S’adressant aussi aux foules, Jésus disait : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »
Jésus, me voici devant toi, tout simplement dans le silence. Rien n'est plus important pour moi que d'habiter en ta présence. Avec des larmes dans les yeux ou plein de joie sur le visage, mon cœur recherche un rivage, cherche à reposer en toi.
1. « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive ». Nous pouvons passer beaucoup de temps à essayer de prévoir certaines choses, comme nos dépenses, le temps qu’il fera en vacances, les notes des enfants, les résultats des matchs, les potins (Quand va-t-il la demander en mariage ? Quand changera enfin mon directeur ? Où va-t-il en courant le vendredi soir après le travail ? Est-ce qu’elle va finalement le laisser tomber ?), etc. Bref, souvent, nous aimerions bien pouvoir tout savoir et tout prévoir ! Ainsi, on pourrait mieux se préparer aux événements, anticiper, « limiter les dégâts », tout contrôler… et vivre sans stress ! Il y a, sans aucun doute, des événements auxquels nous devons nous préparer mais, est-ce que je passe aussi du temps à me demander quels sont les plans de Dieu sur moi ? Ce qu’il désire faire de beau dans ma vie, avec moi ? Où est-il et où va-t-il ?
2. Cependant, souvent, nous avons l’impression de ne pas voir Dieu, qu’il est absent. Mais est-ce que je regarde attentivement les signes de sa présence ? Quels peuvent être ces signes ? Ils sont d’après moi des milliards !
Ils se trouvent par exemple dans la création. Saint Augustin dit : « Interroge la beauté de la terre, interroge la beauté de la mer, interroge la beauté de l’air qui se dilate et se diffuse, interroge la beauté du ciel (...) interroge toutes ces réalités. Toutes te répondent : vois, nous sommes belles. Leur beauté est une profession. Ces beautés sujettes au changement, qui les a faites sinon le Beau, non sujet au changement ? »
Les moments de prière face à l’Eucharistie me révèlent une présence attentive, à l’écoute, apaisante, qui me donne la force. Les circonstances de ma vie regorgent aussi de signes de la présence de Dieu, même si j’ai du mal à y croire ! Qu’est-ce qui augmente en moi la foi, l’espérance, la charité, l’union avec les autres, la joie,… ? Dieu y est présent et veut me rencontrer. Quelles sont les personnes qui suscitent en moi la paix, le désir de grandir, qui me montrent la vérité,… Quelles sont les bonnes idées qui me viennent à l’esprit, quelles sont les situations que j’aimerais voir changer ? Puis-je faire ne serait-ce qu’un petit geste pour rendre la vie plus agréable autour de moi ?
Toutes ces inspirations du Saint Esprit sont des invitations de Dieu à le « voir », à l’accompagner, à le laisser me rendre heureux. Ainsi, en répondant, je deviendrai moi-même signe pour les autres et rendrai Dieu présent dans leur vie également.
3. Humilité nécessaire. « La nouveauté de l’annonce chrétienne réside en un fait : Dieu s’est révélé. Verbum caro factum est (Jn 1, 14) : il en est vraiment ainsi en réalité, à présent, le Logos est là, le Logos est présent au milieu de nous. C’est un fait rationnel. Cependant, l’humilité de la raison sera toujours nécessaire pour pouvoir l’accueillir. Il faut l’humilité de l’homme pour répondre à l’humilité de Dieu » (Discours de Benoît XVI, 12 septembre 2008).