En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé.
L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle.
Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. »
Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.
Jésus, je suis comme cet aveugle au bord du chemin. Je suis mendiant de ton amour, j’ai besoin de toi pour voir. Approche-toi de moi pendant ce temps de prière. Tout ce que je peux t’offrir, c’est mon désir de te rencontrer. Viens à moi, sois présent dans ma prière.
Cet Évangile, comme celui de dimanche dernier – la Samaritaine – et comme celui de dimanche prochain – la résurrection de Lazare – sont choisis car ils nous offrent une catéchèse baptismale. Les catéchumènes se trouvent dans la dernière ligne droite avant leur baptême la nuit de Pâques. Chacun de nous peut renouveler le sens de ce sacrement et chercher à l’approfondir afin qu’il continue à « christifier » nos vies.
1. Par le baptême, nous recevons le don de la foi, c’est-à-dire, la grâce de voir les réalités depuis le regard de Dieu. Cet aveugle ne savait pas ce que voulait dire « voir », il ne connaissait pas les couleurs, les formes, la beauté de la nature, il n’avait jamais vu le visage de ses parents. Bien sûr, il arrivait à reconnaître ses parents, grâce aux autres sens ou à distinguer des objets les uns des autres. Il connaissait son entourage, mais une dimension qui lui était inconnue, il connaissait mais de façon incomplète et imparfaite, car il ne voyait pas. C’est de même pour la foi.
2. La foi nous permet de voir au-delà de ce que nous connaissons par la raison. Elle nous ouvre à une nouvelle dimension, aux réalités spirituelles. La foi nous permet de reconnaître l’action de Dieu, son œuvre d’amour dans nos vies. Sans la foi, nous sommes aveugles.
3. La foi est un don de Dieu, que l’on ne fait que recevoir. L’aveugle a reçu la vue par le Christ. Mais en même temps, la foi implique un choix, une volonté de regarder le monde avec cette vision surnaturelle. L’aveugle a dû aller à la piscine, le Christ a voulu qu’il participe de façon active à sa propre guérison. Il est allé dans l’obscurité de sa cécité jusqu’à la piscine de Siloé pour y découvrir la lumière, la claire vision ! Et oui, il a eu foi dans les paroles de Jésus, même s’il ne le voyait pas. Et celui qui n’avait jamais rien vu, a fini par regarder face à face le Fis de Dieu, son Sauveur !