Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
34 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
« Voici l’aurore avant le jour,
Voici la mère virginale,
La femme promise au début des âges.
Elle a bâti sa demeure
Dans les vouloirs du Père.
Aucune peur, aucun refus,
Ne vient troubler l’œuvre de grâce,
Son cœur est rempli d’ineffable attente.
Elle offre à Dieu le silence
Où la Parole habite.
Sous le regard qui lui répond
Les temps nouveaux tressaillent en elle,
L’avent mystérieux du Royaume à naître.
L’Esprit la prend sous son ombre
Et doucement la garde.
Voici l’épouse inépousée,
Marie, servante et souveraine,
Qui porte en secret le salut du monde.
Le sang du Christ la rachète
Mais elle en est la source » (Hymne du 8 décembre).
1. L’espérance de Marie.
Marie espère tout de Dieu, attend tout de Lui. Son cœur en paix se remet entier à Dieu. Il est son tout, il est sa promesse. Elle trouve en sa parole, dans les psaumes, dans les Écritures qu’elle connaît bien, son oxygène, ses aspirations les plus profondes ; aspiration au salut de l’homme, au rétablissement de l’homme dans son état d’origine, à Dieu qui est tout, qui est puissance de miséricorde bien au-delà de nos petites images d’amour. Elle le veut ce Dieu, elle aspire à sa présence, elle se sent appeler à vivre ainsi avec cette qualité et elle aimerait tellement que les hommes vivent ainsi. Et elle souffre en voyant comment l’homme se blesse lui-même quand il est mesquin et orgueilleux ou ne pense qu’à lui. Marie, aurore avant le jour, oui, tu es déjà en ton cœur, mère virginale avant même l’annonce de l’ange. Tu bâtis déjà ta demeure dans les vouloirs du Père en accueillant la façon d’aimer du Père qui t’a été révélée par tes pères.
2. L’œuvre de la grâce en Marie.
Les dernières paroles de la Bible sont : « Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous ! Amen ». Et si la vie avec Dieu ou en Dieu ne consistait qu’à cela ? À permettre que la grâce soit avec nous. C’est la grâce qui a agi par avance en Marie, en la faisant immaculée ; c’est en elle comblée de grâce que l’Esprit est venu combler cette ineffable attente. Aucune peur, aucun refus ne trouble l’action de Dieu en elle. Dieu donne la grâce à celui qui le demande (cf. Rm 5, 2). Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ (Cf. Rm 8, 38-39). Dieu veut donner sa grâce à tous les hommes. C’est pour cela qu’il s’est fait chair. Que fais-je pour vivre de la grâce ? Est-ce que la foi m’ouvre, me dispose chaque fois plus à recevoir tout de Dieu ? Ai-je des refus, des peurs à l’œuvre de Dieu en moi ? Les actes de foi, la prière, le vécu des sacrements sont-ils des moments concrets par lesquels mon âme se dispose à recevoir la grâce ?
3. Elle porte en secret le salut.
Voilà encore un mystère que Marie porte en elle. Là où elle est, est aussi le salut de Dieu. C’est dans le secret que Dieu la façonne immaculée. C’est dans le secret qu’elle porte cette grâce en elle ; au secret du regard des autres, du regard même de Joseph. C’est dans le secret que s’accomplit en elle l’Incarnation du Fils de Dieu. Dans sa vie cachée et ordinaire, dans ces voyages à la rencontre de son Fils, au pied de la croix, et aux côtés des apôtres, Marie porte le salut parce que la grâce est en elle en surabondance. Voilà la vocation du chrétien, que là où il est, soit aussi la grâce, le salut. Marie, augmente en nous la conscience de cette vocation unique : porter le salut, la présence de Dieu, là où ils ne sont pas encore entrés, dans ce bureau, dans ce wagon, dans cette entreprise, dans cette salle de classe ou dans cet amphithéâtre, dans cette maison, etc.