Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s’avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
Le scribe qui s’adresse à Jésus en lui posant une question au sujet du plus grand commandement de la Bible posait-il, lui aussi, une question pour le provoquer ? Le texte n’en dit rien mais le contexte est, semble-t-il, en faveur de cette interprétation. Le judaïsme comptait un grand nombre de préceptes d’obligations, de prescriptions et d’interdits au milieu desquels les scribes devaient savoir nager comme des poissons dans l’eau. Mais Jésus, le Maître, ne se laisse pas prendre au piège.
1. « Seigneur, quel est le premier de tous les commandements ? »
Au lieu de se lancer à donner une longue liste des prescriptions que les Juifs devaient observer, Jésus qui n’est pas venu pour abolir les prescriptions de la Loi donnée à Moïse mais pour les accomplir, résume cette Loi en deux commandements : « Aimer le Seigneur notre Dieu qui est l’unique Seigneur » et, en même temps, « Aimer le prochain comme soi-même ».
Là, Seigneur, puisque je me présente comme ton disciple, montre-moi quelle est la vérité de mon comportement en actions comme en paroles. Bien sûr, je sais que je dois aimer Dieu de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma force mais dans cette façon d’aimer sais-je aussi inclure mon prochain ? Tu nous as dit que ce que nous faisons à notre prochain c’est à toi que nous le faisions.
2. « Le premier commandement… » réponds-tu, c’est d’aimer ton Créateur et ton Sauveur.
Et là, tu me laisses entrevoir que le terme premier ne correspond pas à une numérotation, mais à une priorité, à une importance absolue. Ce commandement n’est pas important parce qu’il est en tête de liste mais parce qu’il doit être le premier et le seul motif sur lequel fonder mon comportement de chaque instant. Pour Dieu, ce qui compte, ce n’est pas ce que je fais, mais le cœur avec lequel je le fais. Pour Dieu, il faut être avant d’agir. Toutes mes pensées, mes actions et mes attitudes ne peuvent que refléter cet amour pour celui auquel je dois tout et qui me donne tout.
3. « Il n’y a pas de commandements plus grands que ceux-là ».
La « nouveauté » de ce précepte est-elle une véritable nouveauté ? Quand je cherche à savoir ce que je dois faire, comment je dois le faire et pourquoi, il est évident que la réponse dépend de la pureté de mon cœur, de la sincérité de mon désir et du détachement vis-à-vis de moi-même et de mes intérêts personnels. Cette loi, elle est écrite dans mon cœur, au plus profond de moi-même : elle doit s’imposer à moi.
Seigneur, à ce moment-là, quelle est l’attitude essentielle que tu attends de moi ? Tu ne me demandes pas de réaliser des choses compliquées, tu veux seulement qu’à travers mes gestes qui traduisent ma sincérité, on puisse lire le fond de mon cœur. L’essentiel n’est pas écrit dans un texte mais dans un cœur.
Seigneur, se demander « que dois-je faire ? », c’est aussi se demander : qu’est-ce qui, au bout du compte, donne un sens à ma vie ?