« Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »
Seigneur, donne-moi d’avoir toujours une confiance grandissante en toi.
1. Incohérences ? Contradictions ? Non-sens ? L´Évangile en est plein ! La preuve : le Christ nous compare ici à des serviteurs et presque à des esclaves alors qu’à la dernière scène il nous appelle « ses amis ». L’attitude de Jésus à notre égard est-elle en constante évolution ? Son amour n’est-il pas éternel et non soumis au changement ? Nous aimerions savoir de façon définitive quel est notre statut vis-à-vis de Dieu. Ce que nous cherchons en définitive c’est une situation stable : soit serviteur, soit ami !
2. Ceci nous amène à nous poser cette question : qui sommes-nous par rapport à Jésus ? Certes, nous sommes ses créatures, car il est Dieu, mais nous sommes aussi ses frères, car il est homme. Nous sommes tentés de choisir une position à cet égard. Nous nous retranchons derrière un schéma que nous imaginons ou que nous constatons chez quelqu’un d’autre. Ceci biaise au départ notre relation avec Dieu car nous sommes tous différents. Nous avons tous notre façon d’être, de penser, de sentir, de réagir. Il est donc naturel que notre relation soit personnelle, différente selon ce que nous sommes à chaque instant.
3. Si Jésus est appelé « maître » dans l’Évangile, c’est qu’il est à considérer comme un pédagogue. Il sait donc ce dont nous avons besoin à chaque instant de notre vie. Son humeur passe-t-elle de l’indifférence, comme dans l’Évangile d’aujourd’hui, à l’amour passionné et souffrant, comme à la dernière scène ? Rien de plus normal. C’est ce dont nous avons besoin à chaque moment qui est important. L’enfant qui se fâche devant un refus sensé et motivé ne sait pas le bien qui lui est fait par la fermeté. Il le découvrira plus tard. Non. Les contradictions apparentes de l’Évangile ne sont que des preuves que Dieu désire une relation unique avec chacun : à nous de lui faire confiance.