En ce temps-là, pendant que Jésus parlait, un pharisien l’invita pour le repas de midi. Jésus entra chez lui et prit place. Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas. Le Seigneur lui dit : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »
Marie, mène-moi à Jésus, s’il te plaît ! Apprends-moi à laisse m’envahir par l’Esprit du Seigneur, comme toi.
1. Pourquoi Jésus reprend-il la personne qui l’a invité ? Par délicatesse, n’aurait-il pu éviter la correction ? L’amour veut le plus grand bien pour l’être aimé. Jésus aime le pharisien qui lui a ouvert sa maison, et qui a partagé son repas avec lui. Il l’aime tellement qu’il le corrige. Ce n’est pas une logique du minimum, ou une logique négative, mais au contraire positive. Il l’emmène plus haut, plus loin dans l’amour. Rappelons-nous cet hymne de la charité : « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. » (1 Cor 13, 4-7) Nous savons bien que le Christ en est le modèle. Mais regardons-le d’un peu plus près aujourd’hui dans sa relation avec le pharisien. Contemplons comment il vit chacune de ces caractéristiques de l’amour véritable avec lui.
2. Que voit le Christ dans son hôte qui le pousse à le corriger ? Qu’il « fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas ». Il s’agit de règles que suivaient les Juifs. Ces règles, même si elles concernaient les protocoles, les repas ou l’hygiène, étaient considérées comme faisant partie de la fidélité du peuple au Seigneur, de la vie spirituelle. Un Juif était bon et fidèle dans la mesure où il suivait toutes ces lois. D’où la surprise, voire le scandale, qu’éprouve le pharisien devant le fait que ce Jésus, considéré comme un Rabbi, ne suive pas l’une des obligations de la loi. C’est là que « Dieu au milieu de nous » lui montre que l’obligation sans amour ne vaut rien. L’obligation n’a de sens que si elle est remplie, habitée d’amour.
3. « Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »
Voici ce que préfère le Seigneur, plus que les purifications extérieures comme le lavage des mains ou des plats. Parce que ceci peut être fait sans amour, alors que l’aumône véritable permet de donner au moins une partie de nous-mêmes. Et la seule chose qui purifie l’homme, et donc qui le rende de plus en plus semblable au Seigneur c’est l’amour. L’amour, tel qu’il nous est décrit dans l’hymne à la charité, est une force intérieure extraordinaire qui nous pousse à nous donner. C’est là l’obligation de l’amour. Obligation radicalement différente de l’obligation disciplinaire du pharisien. Nous avons pu en faire l’expérience : lorsque nous aimons vraiment quelqu’un, nous sommes poussés intérieurement à lui faire plaisir, à laisser nos préférences pour réaliser les siennes, même si cela nous coûte. Et en même temps nous en ressentons de la joie. En ce sens, nous pouvons comprendre ce que veut dire : l’amour oblige. Ainsi chacun choisit ce qui guide sa vie, et donc ses choix de chaque jour : l’amour qui rend libre et pur ; ou le me-mon-moi égoïste et tyrannique.