Comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor. Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.
Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. »
Seigneur, montre-moi en quoi consistent la vraie richesse et la vraie valeur des choses.
1. Contexte : Jésus arrivé à Jérusalem. Les textes liturgiques de ces dernières semaines ont suivi la marche de Jésus à travers la Galilée, les frontières de la Samarie, la vallée du Jourdain, Jéricho et son désert. Tout au long de cette montée, Jésus a accompli des miracles et prêché l’avènement profond du Royaume de Dieu, les paraboles, les béatitudes… Le Messie est maintenant parvenu à la Cité sainte, sa ville. Hier nous avons célébré le Christ Roi.
Jérusalem ! Le Temple, les institutions établies d’Israël, l’appareil théologique et juridique des scribes et des pharisiens : tout ce qui exprimait et garantissait l’unité d’un Peuple. Si Jésus assume l’opposition à l’encontre de ces instances, c’est qu’il veut rediriger le Peuple vers la finalité qu’elles servaient : l’accueil du Royaume de Dieu.
2. Annonce : la vraie richesse. Les deux piécettes de la veuve misérable ne résoudront pas les maux de tête des administrateurs du Temple et il fallait bien que quelqu’un se dévoue pour gérer les affaires matérielles. Le superflu de l’offrande des riches était bien utile pour tenir le Lieu où venaient en pèlerinage tous les Juifs fervents de l’époque de Jésus. Le superflu entretenait les pierres du Temple matériel de Jérusalem, oui, mais il n’alimentait pas les cœurs de ceux qui s’enorgueillissaient de leur superflu. La veuve misérable, elle, en donnant tout ce qu’elle avait pour vivre, déclarait haut et fort qu’elle ne s’appuyait pas sur ses propres biens, mais qu’elle mettait toute sa confiance en l’assistance de Dieu.
3. Pour moi : l’offrande qui a du prix. Les deux piécettes de la veuve misérable valent plus que les offrandes de tous les autres, car elles ne sont pas « quelque chose » (en fait, elles ne sont rien), mais elles sont « quelqu’un ». Elles sont la veuve misérable elle-même, qui s’est présentée avec sa misère devant Dieu et lui a dit : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté ». Ou bien, comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus :
« Je ne sais que trop bien que toutes nos justices
N’ont devant ton regard pas la moindre valeur
Et pour donner du prix à tous mes sacrifices
Moi je veux les jeter jusqu’en ton divin Cœur
Oui, je veux les jeter jusqu’en ton divin Cœur ».
Acceptons que tout ce que nous pourrons offrir à Dieu n’est rien, cela n’est que notre superflu. La seule chose que nous puissions offrir à Dieu et qui ait du prix, c’est nous-mêmes, unis à Dieu. Jetons nos offrandes jusqu’au divin Cœur de Jésus, pour qu’il leur donne du prix.