Jésus disait à ses disciples : « Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l'heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, cette parabole s'adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? »
Le Seigneur répond : « Quel est donc l'intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ?
Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens.
Mais si le même serviteur se dit : 'Mon maître tarde à venir', et s'il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, son maître viendra le jour où il ne l'attend pas et à l'heure qu'il n'a pas prévue ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n'a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n'en recevra qu'un petit nombre. À qui l'on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l'on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »
Seigneur Jésus, le jour de mon baptême, tu m’as uni à toi par la foi, l’espérance et la charité. Aide-moi à rester uni à toi tout au long de ma vie ! Ainsi, je pourrai accomplir ma mission sur la terre.
1. Jésus monte vers Jérusalem avec ses apôtres. Il ne lui reste plus beaucoup de temps avant sa Passion et sa Résurrection. C’est pourquoi il prend à part les disciples et leur explique en parabole un de ses enseignements les plus importants : cette vie est une attente. Toute la vie d’un chrétien est tendue vers l’heure du retour du maître, l’heure de la mort et de la rencontre avec le Christ. A ce moment-là, quelle joie nous éprouverions si nous entendions « Heureux serviteur… » !
Don Bosco explique que le démon tend deux grandes tentations aux jeunes : la première consiste à leur faire croire que la vie chrétienne est ennuyeuse, la deuxième, à les convaincre qu’ils auront toujours le temps de se convertir ensuite. C’est justement contre cette deuxième tentation que le Seigneur nous met en garde dans ce passage de l’Évangile. Non, personne n’est assuré de vivre assez longtemps pour se convertir à la fin. Le seul moment sûr que l’on ait à disposition, c’est maintenant. La vie chrétienne est une tension constante vers la sainteté.
Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère
Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre
Je n’ai rien qu’aujourd’hui !…
(Ste Thérèse de l’Enfant Jésus)
2. Pierre demande si l’appel à la vigilance s’adresse aux disciples ou à tout le monde. Jésus ne répond pas directement, mais on comprend que l’ « intendant fidèle et sensé » désigne tous ceux qui sont responsables du salut de leurs frères. Cette parabole s’adresse donc autant aux prêtres qu’aux fidèles engagés dans le combat pour sauver les âmes. nous, les chrétiens, nous sommes tous des évangélisateurs potentiels, que ce soit par notre prière, notre exemple ou nos paroles.
Ici, le Christ nous avertit contre le péché des privilégiés : profiter de sa charge ou de sa réputation de disciple du Christ, non pour étendre le règne de Dieu, mais notre règne personnel. Peut-être st Pierre s’est-il rappelé cette parole sur la route de Rome, lorsqu’il arrêta sa fuite et reprit courageusement le chemin du martyre. « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45).