En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
Seigneur Jésus, me voici. Je pourrais profiter de ces minutes pour regarder un film, lire, me distraire, achever un travail… Mais je préfère tout laisser de côté et passer ce moment avec toi, car tu es mon Dieu et tu m’aimes. Je veux découvrir davantage ton amour pour moi dans les pages de l’Évangile. Aide-moi à te connaître, de telle façon que je ne puisse m’empêcher de t’aimer, et t’aimer tellement, que je ne puisse m’empêcher de transmettre cet amour à tous ceux que je rencontre !
1. Ce passage de l’Évangile nous situe dans un moment très actif de la vie de Jésus. Après le sermon sur la montagne et les premiers miracles, notamment la guérison du fils du centurion et la résurrection du fils de la veuve de Naïm, il commence à parcourir la Galilée en tous sens pour proclamer le Règne de Dieu. Mais qu’est-ce que ce « Règne de Dieu » ? C’est la présence de Dieu dans le monde, qui nous fait vivre une vie nouvelle. Avant la venue du Christ, les païens vivaient dans les ténèbres, leurs dieux leur faisaient peur et l’athéisme les laissait sans espérance. Même chez les juifs, Dieu était lointain, et on le réduisait souvent à un prétexte pour satisfaire des intérêts personnels ou nationaux. Et c’est là que Jésus arrive, comme un éclair de lumière au milieu des ténèbres, et il nous dit : « Dieu est présent, il t’aime et souhaite vivre en toi ! » Tous les baptisés, nous avons accueilli la parole du Christ, Dieu a commencé à vivre en nous. Accueillir cette parole, cela veut dire entrer dans le Règne de Dieu.
2. Une fois que l’on a reçu l’annonce du Règne de Dieu, on peut adopter deux attitudes : la garder enfermée ou bien la transmettre. C’est ce que Jésus dit à ses apôtres dans ce passage de l’Évangile. Quand il parle de la lampe, Jésus pensait sûrement à celles de l’époque : les lampes à huile dont on allumait la mèche et que l’on plaçait ensuite dans une niche creusée en haut du mur. Le feu, c’est la Parole du Christ et la lampe, c’est chacun de nous. Depuis que nous avons reçu la foi, nous sommes des lampes allumées. Mais on peut facilement succomber à la tentation de se cacher sous un vase ou sous un meuble, être un chrétien de l’intérieur, éviter tout signe extérieur de la foi en Jésus-Christ et son Église. C’est la tentation dans laquelle saint Pierre est tombé, quand il a renié Jésus le Vendredi Saint. C’est la tentation de préférer la tranquillité à l’exigence de l’Évangile. Le problème, c’est que la mèche de la foi s’éteint rapidement si elle reste enfermée.
3. Comment faire pour sauver la flamme de la foi ? Il faut la mettre bien haut, la laisser briller à l’air libre. De cette façon, elle va aussi illuminer toute la maison, c’est-à-dire tout ce qui nous entoure, elle va changer l’atmosphère autour de nous. Tout va devenir plus lumineux, tout va avoir un sens plus profond.
On peut témoigner par la parole et par les œuvres. Il ne faut pas avoir peur d’agir, puisque c’est pour la gloire de Dieu que nous œuvrons, non pour la nôtre. Jésus est le témoin par excellence, toutes ses paroles et ses actions ont annoncé l’amour de Dieu pour les hommes et le bonheur dont jouiront ceux qui accepteront la vie divine en eux. Nous avons aussi la chance de compter sur le témoignage de la Sainte Vierge. Elle illuminait ceux qu’elle rencontrait en reflétant la lumière de Dieu : « Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom ! » (Lc 1, 49)