Comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits.
Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu. À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux.
La popularité croissante du « Maître » est bien réelle. Ils sont des milliers à venir l’écouter. Seigneur, permets-moi de me glisser au milieu de cette foule pour écouter ton enseignement, pour le mettre en pratique avec toi !
1. « Méfiez-vous du levain des pharisiens ». Dans ton enseignement, tu compares les paroles des pharisiens à du levain, c’est-à-dire à un ferment introduit dans la pâte pour qu’elle puisse lever et fermenter silencieusement. Si tu nous demandes de nous méfier de ce genre de propos hâtifs et superficiels mais qui peuvent travailler en profondeur, c’est que tu veux que nous comprenions que seul Dieu connaît le fond et les dispositions du cœur humain. Les propos des pharisiens ne vont pas au fond des choses et leurs accusations superficielles, faciles à croire, nous poussent à y adhérer sans contestation. Ces propos traduisent la duplicité d’un comportement qui sème le doute et la division, qui engendre le flou, l’incompréhension, l’isolement et même le repli sur soi de celui qui en est victime.
2. Méfiez-vous de ceux qui peuvent tuer l’âme. Seigneur, tu nous invites à ne pas nous inquiéter face à ceux qui peuvent effectivement tuer le corps mais de faire très attention aux personnes ou aux propos qui peuvent tuer l’âme et nous séparer de toi. Il faut préserver la force de la vérité que le Père veut nous faire vivre avec lui et grâce à toi. Seigneur, apprends-moi à découvrir cette vérité jour après jour et à la laisser s’épanouir en moi. Aide-moi, Seigneur, à me préoccuper davantage de l’intérieur de la coupe que de son aspect extérieur.
Seigneur, apprends-moi à ne pas me laisser tromper par la confusion des événements actuels. Apprends-moi et donne-moi la force de ne pas adhérer aux contre-vérités que l’on peut lire dans la presse et les différents moyens de communications : ces propos qui ne sont que remises en question des valeurs de la foi chrétienne… Aide-moi à ne pas me laisser prendre au jeu du relativisme ambiant qui peut tuer mon âme.
3. « Vous valez mieux qu’une multitude de passereaux ». Seigneur, merci pour la valeur que j’aie en face de toi ! Tu as donné ta vie pour chacun de nous, tu as donné ta vie pour moi, pour que je vive de ta vie. Seigneur, je me souviens d’une petite image que quelqu’un m’a donnée il y a pas mal d’années. Elle représente la fragilité d’un passereau : on voit un petit oiseau blotti dans une main d’homme, et en bas de cette image, on peut lire cette phrase que je me répète en fermant les yeux et en te remerciant encore : « Tu es dans la main de Dieu comme si tu étais son unique souci. Il n’éteint pas la mèche qui fume encore et ne détruit pas le roseau brisé ».
Seigneur, au milieu d’un monde de ténèbres, tu es là et tu me gardes dans ta main ; et je sais que si tu refermes un peu la main, ce n’est pas pour m’écraser mais c’est pour me porter jusqu’à ton cœur.