Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.
Alors que j’entre dans ce temps de conversation avec toi, je crois que tu es présent ici avec moi, Seigneur. Je fais confiance à ta providence affectueuse qui guide chacun de mes pas tout au long de la journée. Puisque je t’aime, je désire fixer mon regard sur toi, de sorte que tu sois ma force et mon espérance.
1. Des profondeurs du doute.
« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre » ? Certains pensent que ces paroles de Jean-Baptiste étaient signe de faiblesse ou de doute. C’est possible. Voici un homme qui avait passé la plupart de sa vie en totale liberté, errant à sa guise dans le désert. Il se trouve tout d’un coup enfermé dans un petit cachot sombre et malodorant. Il s’est livré au martyre pour la cause de l’Évangile. Du fond de sa prison, il s’interroge peut être sur le bien-fondé de son sacrifice. Face à la mort, un homme ne peut se permettre aucun doute. Est-ce que je garde dans mon cœur des doutes au sujet de ma foi ? Est-ce que je cherche, comme le faisait Jean-Baptiste, à résoudre ces questions en demandant à quelqu’un de m’aider ?
2. Du haut de la certitude.
D’autres affirment que Jean pose cette question non pas pour son propre compte, mais pour ses disciples. Certainement, le message de malheur que Jean avait prêché : « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres (…) celui qui vient tient en sa main la pelle à vanner et va nettoyer son aire ; il recueillera son blé dans le grenier ; quant à la paille, il la consumera au feu qui ne s’éteint pas » (Mt 3, 10-12) ne semble pas se réaliser. Au contraire, Jésus se présente comme le bon berger qui recherche les moutons perdus et les ramène tendrement au troupeau. Les disciples de Jean s’impatientaient peut-être. Jean les rassure en disant, « si vous avez des doutes, allez voir ce que fait Jésus, et vos doutes seront dissipés ». Si quelqu’un commence à discuter avec nous au sujet de Jésus et à nous interroger sur sa suprématie, sans doute est-il plus sage d’éviter d’entamer une discussion mais de dire, « Donnes-lui ta vie, et voie ce qu’il peut en faire ». L’argument suprême en faveur du Christ est l’expérience de sa puissance qui transforme les âmes. Cela vaut le coup d’essayer !
3. Allez rapporter ce que vous entendez et voyez.
Nous avons tous des doutes et des craintes, nichés au plus profond de notre cœur, qui émergent aux moments de difficultés et d’épreuves. Nous avons également du courage et des convictions : ce sont des ressources cachées où nous puisons en période de nécessité. Que ce soit le doute ou le témoignage positif qui a motivé ces paroles de Jean-Baptiste, la leçon est la même : tournons-nous vers le Christ à chaque circonstance de la vie. Le Christ est notre courage et notre force quand la crainte envahit nos cœurs et assombrit nos esprits. Le Christ est notre Sauveur et le fondement même de nos efforts comme apôtres et hérauts de son Royaume. Ainsi, faisons écho à la devise du Baptiste dans tout ce que nous faisons : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3, 30).