Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.” Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”
Eh bien ! Je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? Ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Esprit Saint, introduis-nous dans la vérité pleine, dans la vie trinitaire qui est communion d’amour. Au nom du Père…
1. La première lecture nous montre l’apôtre infatigable, Paul, qui essaie de remettre les galates sur la bonne route. Une Église attachée seulement à la loi, mais qui ne laisse pas une place à l’Esprit est une Église en danger. Or, c’est dans la prière, principalement, que l’Église se met à l’écoute de l’Esprit. Saint Luc, l’évangéliste de la miséricorde, l’évangéliste de l’Esprit, nous apporte aussi des cadres magnifiques pour instruire le chrétien dans sa vie de prière. L’Évangile d’aujourd’hui en est un et il a été approfondi avec profit par l’un des disciples de saint Bruno, le frère Guigues, dans son livre « L’échelle du Paradis ». C’est lui le grand théoricien de la Lectio Divina.
2. « Un jour, durant le travail des mains, tandis que je songeais aux exercices de l’homme spirituel, voilà que tout à coup j’aperçois quatre degrés : lecture, méditation, prière, contemplation. C’est l’échelle des cloistriers, qui les fait monter de la terre au ciel ». En partant de l’Évangile d’aujourd’hui ce chartreux nous donne une belle image de ce qui doit être notre prière : « L’ineffable douceur de la vie bienheureuse, la lecture la recherche, la méditation la trouve, la prière la demande, la contemplation la savoure. C’est la parole même du Seigneur. Cherchez et vous trouverez. Frappez et l’on vous ouvrira. Cherchez en lisant, vous trouverez en méditant. Frappez en priant, vous entrerez en contemplant. J’aimerais dire que la lecture porte la nourriture substantielle à la bouche, la méditation la triture et la mâche, la prière la goûte, et la contemplation est la douceur même qui réjouit et refait. La lecture s’arrête à l’écorce, la méditation dans la moelle, la prière exprime le désir, mais la contemplation se délecte dans le savourement de la douceur obtenue ».
3. C’est la Parole de Dieu qui inspire la prière de toute l’Église. Le chemin de la prière n’est pas toujours facile et le catéchisme parle du combat de la prière. Dans l’Évangile d’aujourd’hui le Seigneur nous invite à ne pas nous décourager et toute la tradition est là pour nous montrer les chemins magnifiques qui s’ouvrent dans nos cœurs quand nous nous ouvrons au Dieu vivant qui nous parle à travers Jésus. Que saint Bruno nous guide dans le chemin de la prière.