Jésus disait encore aux disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.”
Le gérant se dit en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.” Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?”
Il répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.” Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingts.”
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
Joie et lumière en toi, Trinité Sainte ! Au cours de cette prière nous chantons le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.
1. Dans la première lecture saint Paul fait l’éloge de son ministère et de sa condition de « ministre du Christ Jésus pour les nations, avec la fonction sacrée d’annoncer l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit acceptée par Dieu, sanctifiée dans l’Esprit Saint » (Rm 15, 16). Ce ministère est une grâce, car c’est par Jésus que les chrétiens ouvrent les réalités temporelles à la lumière de l’éternité. D’après l’Évangile, il ne doit pas avoir une contraposition entre les deux, mais une intégration. Certes, il y a une subordination des biens de cette terre aux biens du ciel et cela n’est pas au détriment des premiers, mais au contraire, cette subordination privilégie la bonne administration des biens de ce monde.
2. « Rends compte de ta gestion, car tu ne peux plus gérer mes biens désormais » (Lc 16, 2). Selon les études du contexte du Nouveau Testament, les intendants n’étaient pas payés et ils gagnaient leurs vies en prêtant les biens de leurs maîtres à un prix plus élevé. La différence entre le prix réel et le prix de la quittance constituait leur salaire. Les malversations de l’intendant sortent à la lumière et le maître, qui a tout son droit, vient demander les comptes. L’administrateur connaît déjà l’issue de l’affaire et commence à réfléchir à son avenir. C’est sur ce point-là que se retrouvent tous les hommes, les fils et filles de la lumière aussi. Nous connaissons quelle sera la conclusion de notre vie, le but vers lequel nous marchons. Que faisons-nous pour préparer un bon accueil dans la cité du ciel ? Offrons-nous des suffrages pour les défunts ? Sommes-nous de bons amis des saints ? Vivons-nous nos activités quotidiennes sous le regard de Dieu ?
3. « Et le maître loua cet intendant malhonnête d’avoir agi de façon avisée. Car les fils de ce monde-ci sont plus avisés envers leurs propres congénères que les fils de la lumière » (Lc 16, 8). Le maître admire l’habilité de son administrateur pour se procurer un bon avenir. Dieu louera aussi notre habilité pour chercher chaque jour les biens du ciel. Je suis surpris parfois de la facilité avec laquelle nous laissons tomber les intérêts de Dieu. Un dimanche nous sautons la messe parce que nous ne connaissions pas les horaires. Si c’était le concert de notre chanteur préféré, nous aurions consulté les horaires une semaine à l’avance, réservé les meilleures places et surtout nous n’oserions pas arriver à la dernière minute.