Prudence et confiance

ven 14/07/2017
Fête du jour: 
Saint Camille de Lellis, prêtre

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
16
Verset de fin: 
23
Evangile: 

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra. »

Prière: 

« Les positions défendues par l’Église catholique dans le mode de vie actuel sont devenues une immense provocation et nous sommes habitués à considérer qu’il est souvent préférable de briser des notions et des comportements acquis, traditionnels et éprouvés, au profit de tendances plus faciles » écrivait Peter Seewald, en février 2011, dans la préface de son livre Lumière du monde. Il est vrai que pour être fidèles à la mission d’annoncer le Royaume, nous devons savoir ce que signifie « être prudents comme des loups et candides comme des colombes ».

Demande: 
Seigneur, laisse-moi te contempler demander à l’Esprit Saint d’habiter mon cœur et toute ma personne pour savoir vivre ton message et le transmettre tout simplement par la moindre de mes actions, de mes paroles ou le plus simple de mes gestes.
Points de réflexion: 

1. « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. »
Le relativisme dans lequel nous évoluons fait que la question de Pilate « Y a-t-il une vérité ? » demeure très actuelle. Il est vrai qu’on a beaucoup détourné le concept de vérité de sa signification propre, mais personne ne contestera, semble-t-il, qu’il faille se montrer prudent vis-à-vis de ce que le pape Benoît XVI appelait « la dictature du relativisme ». C’est ici que nous devons identifier les loups en reconnaissant l’inconstance et la fragilité des êtres humains et de leurs affirmations. Nous devons avoir le courage d’affirmer la Vérité de notre foi qui doit avoir des critères et des arguments permettant de s’assurer qu’elle n’a été ni falsifiée ni tronquée par inadvertance ou par malice.

2. « Méfiez-vous des hommes. »
Sans renier l’enseignement du Christ lui-même – la Voie, la Vérité et la Vie – la vérité que nous affirmons doit savoir respecter et aimer ceux qui pensent ou agissent différemment de nous, sans nous laisser troubler par leurs arguments. Et là, nous avons une vision tout à fait réaliste de ce que doit être la vie du chrétien dans le monde : avec la vérité de notre profession de foi, il faut associer l’intelligence : il ne faut pas confondre « donner » et « se laisser prendre ». Certes, ce n’est pas une situation confortable mais celle du Christ sur la croix nous montre le chemin à suivre ; nous sommes écartelés entre le désir d’accomplir notre mission et la peur de l’idée de combattre courageusement en donnant tout et, pour certains, jusqu’à la vie elle-même. Il faut témoigner pour ne pas laisser disparaître la Lumière du monde.

3. « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. »
Les apôtres eux-mêmes ne sont pas encore persécutés mais le Seigneur décrit le traitement que les hommes pourront leur faire subir. Et là, nous voyons que, siècles après siècles, ces promesses se sont confirmées. Aujourd’hui, dans différentes parties du monde, les chrétiens sont persécutés, emprisonnés, crucifiés, décapités.
Le Christ sait très bien quel sera le traitement que Pilate, Hérode et les grands prêtres lui réserveront, mais il ne se laissera pas crucifier par faiblesse : au moment de l’Incarnation, il a pris notre condition humaine et s’est livré pour obéir à la volonté de son Père en plein accord à cette volonté. Pensant à la condamnation de Pilate il dira : « Ma vie, personne ne me la prend, c’est moi qui la donne » (Jn 10, 18), il l’accepte avec amour et intelligence. Il sait aussi que génération après génération, ses fidèles seront détestés et maltraités ; il ne veut pas que l’ombre et les ténèbres s’emparent de nos vies, de notre foi. Il dira lui-même qu’il n’est pas venu apporter la paix mais le glaive, mais il est encore là pour nous dire : « Soyez fidèles, n’ayez pas peur. J’ai vaincu le monde ! »

Dialogue: 
Seigneur, aide-moi à comprendre que tu n’es pas venu pour nous sauver sans nous : tu veux que nous participions à notre propre rédemption ainsi qu’à celle de nos frères : que je sache accepter les sacrifices, aussi petits soient-ils, qui me permettront de participer à ta croix pour le salut du monde.
Résolution: 
Aujourd’hui, je réciterai mon chapelet pour les chrétiens persécutés et je remercierai le Seigneur pour la grâce de ma foi.