Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable qu’il arrive des scandales qui entraînent au péché, mais malheureux celui par qui ils arrivent. Si on lui attachait au cou une meule de moulin et qu’on le précipite à la mer, ce serait mieux pour lui que d’entraîner au péché un seul de ces petits. Tenez-vous sur vos gardes ! Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet une faute contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : ’Je me repens’, tu lui pardonneras. » Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : ’Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait. »
Prière d’introduction Je t’aime, Seigneur, parce que tu es l’amour même. Pardonne tout ce qui en moi ne vient pas de ton amour et ne le reflète pas. Si je dois devenir ce que tu veux que je sois, cela ne se fera que si je te permets d’agir en moi.
Demande Seigneur Jésus, aide-moi à pardonner comme tu m’as pardonné.
1. Une occasion de péché. Les Saintes Écritures parlent souvent et sans ménagement des conséquences du péché. Nous pouvons être tentés de voir le péché qu’en termes de pure justice : « Si vous faites cela, vous vous attirez telle conséquence ». Le péché a évidemment des conséquences, et des conséquences désastreuses. Mais le Seigneur ouvre nos yeux sur des conséquences plus subtiles que les lois brisées, sur quelque chose qui va bien au-delà de l’obéissance légale ou l’omission de commandements. Le Christ attire notre attention sur ce que nous manquons souvent de prendre en considération : les effets imprévisibles et fréquents, souvent inconscients, de nos paroles et de nos actions sur les autres. Le Christ dit que plus que les lieux et les objets, ce sont les hommes qui peuvent être occasion de péché. Ses paroles nous invitent à réfléchir sur la gravité de nos paroles et des conséquences à long terme de nos actions. Nos péchés peuvent avoir un effet multiplicateur et nos mauvais exemples peuvent contribuer à la chute d’autres personnes.
2. L’amour corrige et pardonne. Le Cardinal Meismer de Cologne se plaignait il y a quelques années de ce que les écrivains populaires à la spiritualité un peu légère transformaient Dieu en un « gentil pantin miséricordieux ». Il est certain que Dieu est toute miséricorde mais en insistant trop sur sa miséricorde, nombreux sont ceux qui ont oublié sa Majesté. Si nous devons « être parfaits comme notre Père céleste est parfait » (Mt 5 , 48) alors la perfection ne peut pas être simplement intellectuelle ou physique ni uniquement humaine. La perfection que nous devons rechercher est celle de Dieu, le triomphe de la charité en nous. Pour y arriver, nous devons nous soumettre à de nombreuses corrections, de nombreux pardons. Ils sont nécessaires. Quand finalement sa charité nous envahit, nous pouvons alors partager ce que nous avons reçu. C’est dire que quand nous avons reçu le pardon de Dieu et subi les transformations qu’il a prévues pour nous, nous pouvons alors aimer et pardonner d’une façon divine. Voilà la perfection. Cela n’est pas notre propre ouvrage, c’est l’œuvre de Dieu, mais accomplie seulement avec notre consentement. C’est seulement à cette condition que nous pouvons vraiment apprécier la majesté de Dieu et ressentir avec crainte et émerveillement son amour et sa miséricorde.
3. L’amour dans sa totalité. Quand le Seigneur nous a enseigné à demander pardon, il nous a dit bien clairement que pour recevoir le pardon il fallait que nous pratiquions le pardon (la miséricorde) : « Si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes » (Mt 6 ,15) Parce qu’il a en vue notre salut, le Christ nous exhorte à pardonner parfaitement (« soixante-dix fois sept fois »). Cependant, nous avons tous fait l’expérience qu’ayant pardonné nous nous rappelons de l’injustice. Les blessures des mains, des pieds et du côté de Notre Seigneur sont des preuves qu’Il se souvient de nos offenses. Cela signifie-t-il que nous n’avons pas pardonné comme il se doit ? Pas nécessairement. Nous pouvons encore porter les cicatrices de blessures passées ; leur souvenir peut faire surface de temps à autre. Ces souvenirs nous donnent l’occasion de pratiquer encore la divine miséricorde – soixante-dix fois sept fois. Et comme résultat, ces souvenirs qui auraient pu être une cause de péché pour nous, deviennent une occasion d’exercer une vertu héroïque, d’aimer parfaitement et de devenir parfait comme notre Père céleste est parfait.
Dialogue avec le Christ Seigneur, je sais que je t’ai offensé plus de soixante-dix fois sept fois et que ta miséricorde est sans borne. Comment puis-je te remercier pour tant de bonté envers moi ? Maintenant que j’ai été l’objet de ton amour divin, je puis le refléter. J’aurai de nombreuses occasions aujourd’hui de te laisser vivre et aimer en moi. Aide-moi à être docile à ta grâce et ainsi, à la transmettre à d’autres.
Résolution Je ferai un examen de conscience pour voir s’il n’y a pas quelqu’un à qui je n’ai pas pardonné. Dans ce cas, je pardonnerai à cette personne avec l’aide de Dieu.