Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.” Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.” Eh bien ! Je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? Ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Dieu a visité son peuple (Cf. Lc 1, 68) et veut le visiter encore une foi aujourd’hui. Il veut le visiter en venant te rejoindre aujourd’hui ; oui, toi qui t’apprêtes à prier, toi qui veux aujourd’hui te rendre disponible à lui. Il veut venir en toi. Il veut faire surgir la force qui sauve, dans la maison de son serviteur, il veut libérer son peuple et faire mémoire en toi de son alliance sainte (Cf. Lc 1, 69).
1. Ce passage se trouve au cœur de l’Évangile de saint Luc. Après la triade de Luc (le grand commandement de l’amour, la parabole du bon samaritain et le Notre Père) vient la parabole de l’ami importun. Jésus veut donc par cette parabole approfondir notre façon de nous adresser au Père. Il y a un message-clef que le Seigneur veut nous laisser dans la Parole d’aujourd’hui. Hier, Jésus nous donnait la prière du Notre Père, aujourd’hui il veut révéler l’attitude juste face au Père. Il nous présente un homme qui, au moment le moins attendu, s’adresse à son ami pour demander un service. Il met ainsi en relief la confiance qui existe entre deux amis, et ce que l’on est capable d’oublier de laisser de côté, ne serait-ce que pour répondre à la confiance que les autres portent sur nous. Dans le paragraphe suivant il nous dit : « Demandez, on vous donnera, (…) si vous savez donner de bonnes choses (…) combien plus le Père… ».
Dieu veut cette relation d’amitié entre nous est lui. « Demandez » nous ordonne Jésus, demandez à votre Père ; « vous obtiendrez », « cherchez », « frappez ». Et il veut nous donner, il veut accomplir notre demande, « qui demande reçoit », « qui cherche trouve », « à qui frappe, on ouvrira ». Comment est notre relation d’amitié avec Dieu ? Est-ce que j’ose lui demander ? Ai-je cette confiance qui existe entre deux amis ?
2. Mais, une nouvelle fois, Jésus veut aller un peu plus loin et nous adresse un appel plus profond : « Combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui l’en prient ». Au lieu de « bonnes choses », nous avons « l’Esprit Saint ». Mais c’est que l’Esprit Saint est la « bonne chose » par excellence. Il nous révèle ainsi que la plus grande chose que nous puissions demander est l’Esprit de Dieu. Osons aujourd’hui demander qu’il vienne, et qu’il vienne nous visiter aujourd’hui, et qu’il nous comble de ces dons.