Au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! »
Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde.
À l'heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : 'Venez, maintenant le repas est prêt.'
Mais tous se mirent à s'excuser de la même façon. Le premier lui dit : 'J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir ; je t'en prie, excuse-moi.'
Un autre dit : 'J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t'en prie, excuse-moi.'
Un troisième dit : 'Je viens de me marier, et, pour cette raison, je ne peux pas venir.'
À son retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Plein de colère, le maître de maison dit à son serviteur : 'Dépêche-toi d'aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.'
Le serviteur revint lui dire : 'Maître, ce que tu as ordonné est fait, et il reste de la place.'
Le maître dit alors au serviteur : 'Va sur les routes et dans les sentiers, et insiste pour faire entrer les gens, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne profitera de mon dîner.' »
Seigneur, tu veux me donner ta vie pour que je l’aie en plénitude. Donne-moi de l’accueillir en accueillant ta parole comme source de vie en moi.
1. Jésus est présent à table au milieu des pharisiens. Ce sont eux qui l’ont invité et cela donne l’opportunité à Jésus de leur parler du véritable banquet, celui que son Père prépare pour tous les hommes. Déjà on peut voir quelle contradiction il y a entre l’attitude des pharisiens et celle de ce maître de maison dont parle Jésus dans sa parabole. Face au comportement élitiste et intéressé des pharisiens ce maître fait preuve d’une grande générosité et d’une ouverture à tous les hommes. En effet dans les versets antérieurs, Jésus leur dit : « lorsque tu donnes un déjeuner ou un diner, ne convie pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu’eux aussi ne t’invitent à leur tour et qu’on ne te rende la pareille. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. »
C’est bien de Dieu qu’il s’agit. Il nous invite à son banquet céleste sachant pertinemment notre indignité à y participer et notre incapacité à lui rendre tout l’amour qu’il nous manifeste. De même, face à l’orgueil des pharisiens, ce maître de maison montre une grande humilité. En effet comment ne pas voir la grande différence qui existe entre la vanité des pharisiens qui cherchent les premières places et l’admiration des foules et l’humilité de Jésus qui laisse sa place, à la droite de son Père, pour se mettre à la dernière place. « Lui qui est de condition divine n’a pas revendiqué son droit d’être traité comme l’égal de Dieu mais il s’est dépouillé prenant la condition d’esclave. » (Ph, 2, 6). Le festin dont parle Jésus est un festin où l'humilité et la charité sont mis à l’honneur, à l’image de celui qui invite. Par cette parabole, Jésus nous montre le règne qu’il est venu instaurer sur la terre et qu'il incarne parfaitement. C’est le règne de Dieu qui passe par le règne du Christ.
2. C’est un festin déjà tout préparé d’où les invitations pressantes du maître de maison. « Venez, maintenant le repas est prêt. » Jésus veut instaurer son règne dès aujourd’hui dans notre vie en nous y invitant au milieu de nos diverses activités. Le règne du Christ n’est pas quelque chose qui arrivera dans le futur. Il est là parmi nous car Jésus est parmi nous et il dispose déjà devant nous le banquet de son amour. « Devant moi tu apprêtes une table, face à mes adversaires » (Ps 23, 5). La parabole nous montre aussi qu’il n’est pas évident de voir ce règne et d’accepter l’invitation divine à y participer. L’Homme est bien occupé par milles choses plus « importantes » que cette invitation à l’amour et à la communion que lui adresse son Dieu. Pourtant même les pharisiens sont capables de voir le bonheur que les convives y trouveront « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu! » sans se rendre compte qu’ils peuvent déjà y participer. Ne sont-ils pas à table avec Jésus en train de l’écouter ? S’ils ne sont pas capables de voir que ce qu’ils désirent est sous leurs yeux ne serait-ce pas parce qu’il leur manque deux attitudes dont parle Jésus dans sa parabole qui sont fondamentales pour avoir le cœur ouvert. En effet quels sont ceux qui finalement répondent à l’invitation ?
Les pauvres et les malades, soit ceux qui se savent nécessiteux d’une guérison ainsi que ceux qui sont sur la route ou sur les sentiers, soit ceux qui sont à la recherche de quelque chose vu qu’ils cheminent vers un but. L’humilité de l’homme qui se reconnait petit et pécheur ainsi que sa conscience qu’il ne possède pas la vérité mais qu’il doit partir à sa recherche lui permettent de répondre à cette invitation à participer au festin que Dieu adresse à tout homme. Ce sont deux attitudes qui ne caractérisent pas les pharisiens si on regarde les reproches que Jésus leur adresse assez souvent dans les Evangiles: se croire aux dessus des autres par leur comportement et leur science. Aujourd’hui, comme les autres jours de notre vie, Jésus répète son invitation à participer à son règne en entrant dans la communion d’amour qu’Il veut instaurer avec nous. Serons-nous comme les pharisiens qui le désirent mais ne peuvent le voir à cause de leur dureté de cœur ? Demandons à Dieu qu’il sache nous garder conscients de notre faiblesse et toujours désireux de le connaître davantage afin que toute notre espérance et tous les désirs de notre cœur soient en Lui. C'est seulement ainsi que nous rentreront dans la joie du maître de maison, qui accueille ses invités comme ses fils, car, à ses yeux, nous le sommes.