Tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean Baptiste, voilà qu'un chef s'approcha ; il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l'instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. »
Jésus se leva et se mit à le suivre, ainsi que ses disciples.
Et voilà qu'une femme souffrant d'hémorragies depuis douze ans s'approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement.
Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. »
Jésus se retourna, la vit et lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t'a sauvée. » Et la femme fut sauvée à l'heure même.
Jésus, arrivé à la maison du chef, dit, en voyant les joueurs de flûte et l'agitation de la foule : « Retirez-vous. La jeune fille n'est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui. Quand il eut mis la foule dehors, il entra et saisit la main de la jeune fille, qui se leva.
Et la nouvelle se répandit dans tout ce pays.
Un chrétien est toujours en chemin. Il aspire à la sainteté, et en même temps il sait combien il a besoin de se convertir.
1. Saint Matthieu revient souvent sur la personne de Jean Baptiste. A chaque fois qu’il le fait, c’est pour nous faire rentrer davantage dans une démarche de conversion. On ne peut rencontrer Jésus sans accueillir le message de Jean Baptiste : « convertissez-vous, car le règne des Cieux est devenu tout proche ! ». Jean Baptiste proclamait le baptême de l’eau, qui était de mourir à soi-même en plongeant dans l’eau et en ressortant avec la nouvelle vie venue de Dieu.
Et voilà que Saint Matthieu, dans ce passage, nous parle d’une jeune fille morte. Le chef de la synagogue lui demande de venir pour lui imposer les mains et la faire revivre !
Ce qui nous met encore plus dans le drame de la mort, c’est que Jésus, en chemin, s’arrête pour guérir une autre personne, l’hémorroïsse, ne laissant aucun doute sur la mort la jeune fille. Déposons, nous aussi aujourd’hui, dans « l’eau » nos misères, pour renaître à la vie.
2. Jésus répond tout de suite à la demande du chef de la synagogue. Celui-ci a une grande foi : « viens lui imposer les mains et elle vivra ». Si tu viens, elle vit ; viens lui donner le don de l’Esprit, la vie de l’Esprit. Voilà la nouvelle vie qu’est venu nous apporter Jésus. L’homme qui tend vers la mort, est appelé à la conversion pour recevoir le don de la Vie qui vient de Dieu. La première lecture de la liturgie d’aujourd’hui (Osée 2, 16-22) nous permet d’approfondir un peu plus. « Mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, (...) je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité et tu connaîtras le Seigneur». L’épouse est infidèle, mais c’est l’époux qui la cherche et qui la rend fidèle, « je t’apporterai la fidélité… ». Cette vie nouvelle est basée sur la miséricorde de Dieu !