En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
Jésus, ma vie est dans tes mains. Je ne peux rien sans toi ; je n’en peux plus d’essayer sans succès de prier, de vivre en bon chrétien ou de pratiquer les vertus ; je suis à bout de force. Seigneur, aide-moi à reconnaître mes limites, à accepter mon impuissance, car « aucun vivant n’est juste devant toi » (Ps. 142, 2). Humblement, je veux me tourner vers toi pendant ce temps de prière, pour te supplier de me garder près de toi.
1. « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». Dieu se fait connaître des humbles. Peu lui importe notre savoir, qui sera toujours inférieur au sien, qui est Seigneur du ciel et de la terre, et peu lui importe nos méthodes scientifiques. Jésus nous dit en effet qu’il est le chemin, si vous voulez connaître le Père, vous ne le pourrez que si je vous le révèle. Ce n’est pas toute notre science du XXIe siècle qui pourra nous mener à lui. Pour connaître Dieu, nous ne pouvons que passer par lui. Tant que nous croirons pouvoir parvenir à la sainteté par nos propres moyens, nous n’aurons même pas fait le premier pas.
2. Ce premier pas, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus nous l’enseigne dans son autobiographie Histoire d’une âme. Elle se compare à un petit enfant, au bas d’un grand escalier. Elle a beau essayer de monter cet escalier, d’aimer Jésus et d’aimer son prochain, comme Jésus nous en a laissé le commandement (Jn 13, 34), elle n’y parvient pas. Enfin un jour elle trouve comment faire : elle attendra que Jésus vienne la chercher. Mais en même temps, elle sait que Dieu veut que devant la première marche elle continue à essayer de lever son petit pied, et Dieu face à ses efforts descendra et, tel un ascenseur rapide, la prendra dans ses bras. Pour Thérèse, dès lors, sa petitesse n’est plus un obstacle, au contraire. Plus elle sera petite et légère dans les bras de Jésus, plus il la fera sainte par une ascension rapide.
3. « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler ». Le pape nous rappelle incessamment que le Christ est le visage de la Miséricorde du Père. Jésus nous révèle le Père, il ne nous laisse pas devant une tâche impossible, au contraire, il veut lui-même plus que tout nous mener au Père, et souvent même il le veut plus que nous-mêmes le voulons. Il attend seulement que nous soyons prêts à ce qu’il nous porte. À ce que nous cessions de vouloir essayer tout seul. À ce que nous arrêtions de faire les fiers. À ce que nous acceptions notre faiblesse. Notre besoin d’être aidé.