Seigneur, j’ai confiance en toi !

1. On vous a dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». C’est la loi du Talion qui recommandait la justice en demandant une juste réparation face à la faute commise. Tu es venu nous montrer comment faire face à nos « ennemis » qui ne sont autres que ceux qui se sont opposés à toi, pendant ta vie publique : les pharisiens, les païens, les hypocrites, etc. Non, ces « ennemis » n’ont pas disparu avec le temps. Aujourd’hui, tu nous envoies comme des brebis au milieu des loups, face à ceux qui pensent et qui agissent autrement que nous, qui contestent nos arguments, nous humilient et s’opposent aux valeurs qui soutiennent la vie de notre société chrétienne. Mais ils ne doivent pas nous ébranler. Il est évident que nous sommes tous marqués par les conséquences de la faute d’Adam : égoïsme, attrait du profit personnel, appel au gain injuste aux dépens des autres, lâchetés, amour-propre, négation du respect de la vie de la naissance à la mort, transhumanisme qui veut substituer l’homme à son Créateur, etc. Devant toutes ces attaques, nous nous sentons seuls, découragés et sans forces, incapables de faire face avec fermeté, courage et décision.
En nous créant, tu nous as confié la défense et la promotion de la dignité humaine. Saint Jean-Paul II nous l’a rappelé dans son enseignement Sollicitudo Rei Socialis : en toutes circonstances nous sommes responsables et redevables à Dieu de cette dignité.

2. « Eh bien ! Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ». Au milieu de ce monde en détresse, tu es venu nous rendre espérance et charité. Tu es venu nous apporter la force d’accomplir ce que tu nous demandes. Tu t’es fait homme pour nous incorporer en toi, pour faire de nous des fils avec toi. Tu nous as donné le baptême qui nous a greffés avec toi dans ton union au Père. Si je te regarde au moment de ta Passion, alors que tu es vendu, trahi, condamné, humilié, bafoué, flagellé, crucifié, alors, Seigneur, je vois bien que sans toi, sans ta grâce, sans ton esprit Saint, je ne peux être ton disciple. Mes forces humaines ne seront jamais à la hauteur !
« Ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront mais gardez courage, moi j’ai vaincu le monde ! » C’est le réconfort que tu me donnes alors que je me sens incapable de la moindre réaction. Seigneur, j’ai confiance en toi !

3. « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Tu nous renvoies à ton Père, qui est aussi notre Père et le Père de tous les hommes, de toute l’Église : nous sommes cette Église. Chacun de nous ne peut rien tout seul, mais unis les uns aux autres et remplis de ta force, par notre foi nous recevons l’espérance de la victoire. « Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église, est un maillon de cette chaîne d’évangélisation qui passe par les paroles, par les actes, les attitudes, la confiance et la prière. Alors, ni le désespoir, ni le pessimisme, ni la passivité ne peuvent se justifier » nous rappelle le pape François.