« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous »

mar 23/05/2017
Fête du jour: 
Saint Didier, évêque

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
5
Verset de fin: 
11
Evangile: 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?” Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement. En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi. En matière de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me verrez plus. En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »

Prière: 

Seigneur Jésus ressuscité, je viens passer ce moment avec toi. Si je ne peux t’adorer dans une église, je t’adore dans le sanctuaire de mon coeur. Parle-moi par ton Évangile ! Ne permets pas que je reste insensible devant ces paroles de l’Écriture ! Fais qu’elles pénètrent droit dans mon coeur, comme une épée à double tranchant, qu’elles coupent ce qui me sépare de toi et ne laissent que ce qui me rapproche de toi !

Demande: 
Seigneur, guide-moi par ton Esprit !
Points de réflexion: 

1. Dans deux jours, nous fêterons l’Ascension, et neuf jours plus tard, la Pentecôte. Ces deux mystères sont justement le thème de ce passage de l’Évangile. Le Seigneur commence par annoncer son départ, puis il promet la venue de l’Esprit-Saint. Commençons par le thème du départ. Jésus commence par un reproche, il semble regretter que personne ne lui demande où il va. Pourtant, c’est une question qui venait de lui être posée directement par Pierre (Cf. Jn 13, 36) et indirectement par Thomas (Cf. Jn 14, 5). Le Seigneur est-il sourd ? Fait-il semblant de ne pas entendre ? C’est peut-être l’impression que j’ai lorsque je ne perçois aucune réponse à ma prière. Mais si je réfléchis deux minutes, je me rends compte que le silence du Seigneur a ses raisons. Soit c’était ma demande qui était mauvaise (cf. Jc 4, 3), soit c’était mon désir qui était trop faible. Le silence du ciel sert à augmenter ma soif de Dieu.
Jésus me parle par son silence. Il me dit « Tu me demandes où je vais, mais est-ce une question de politesse, de simple curiosité ? La question que j’attends, c’est celle qui jaillit du coeur : "Seigneur, je ne peux pas vivre sans toi ! Où vas-tu, que je puisse t’accompagner !" » Pierre, Thomas et les autres apôtres n’avaient qu’un vague pressentiment de ce qui allait arriver au Seigneur. Moi, j’ai moins d’excuse, je sais que son départ signifie sa Passion, sa mort sur la croix, sa Résurrection et son Ascension. Ce départ m’ouvre la voie vers le ciel, vers la vraie Vie. Certes, au début, le plan de Dieu m’échappe. Comment pourrait-il en être autrement ? Comme le dit le prophète Isaïe : « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées » (Is 55, 9). Seigneur, rends-moi humble, pour accepter ton plan sur ma vie !

2. Dans la deuxième partie de ce passage de l’Évangile, Jésus me révèle le fruit de son départ : la venue de l’Esprit-Saint, le Défenseur. Et effectivement, l’Esprit-Saint est là, il est venu en moi, puisque par le baptême, je suis devenu son Temple ! Mais il est tellement discret que je ne me rends pas compte de sa présence : « L’Esprit habite à l’intérieur de l’homme en le régénérant sans bruit manifeste. L’Esprit est une force silencieuse. Libre comme le vent, l’Esprit souffle, imprévisible. Si nous n’éloignons pas son feu, il embrase le monde » (Cardinal Robert Sarah, La Force du Silence, p. 169).
Cependant, ici, le Christ soulève un peu le voile du silence en m’expliquant ce que fait l’Esprit Saint en moi. Et cela ressemble à un procès où je suis assis sur le banc des accusés et l’Esprit est debout à la barre des témoins en montrant les preuves irréfutables de ma culpabilité. Mais dans ce procès, je suis à la fois juge et partie. C’est à moi de rendre le verdict. Si je décide de m’absoudre, je traînerai ce mensonge comme un boulet. Si, au contraire, j’accepte humblement la vérité, si je reconnais mon péché, alors il y aura châtiment. Sauf que... le Seigneur lui-même se charge de mon châtiment, c’est lui qui purge ma peine. La seule chose qu’il me demande, c’est de reconnaître mon péché. Ensuite, il prendra soin de m’inonder d’amour.
Si on appelle l’Esprit-Saint « défenseur » ou « avocat », c’est parce qu’il vient m’aider dans ce procès. Il sait que je ne peux m’en sortir qu’en plaidant coupable, afin d’être racheté par le seul Juste, Jésus-Christ crucifié. Le grand perdant, celui qui est déjà jugé et condamné, c’est Satan. C’est lui l’accusateur, qui veut me faire croire que je n’ai pas de péché, en attendant qu’il soit trop tard et que je ne puisse plus m’en sortir. Non, c’est maintenant que je dois reconnaître mes péchés ! « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Co 6, 2).

Dialogue: 
Seigneur Jésus, guide-moi par ton Esprit, qu’il me révèle ton plan sur ma vie ! Montre-moi la laideur de mon péché pour mieux apprécier la splendeur de ton salut ! Montre-moi ta droiture et ta bonté, toi, le seul Juste ! Montre-moi ta victoire définitive sur le démon ! Je t’en prie par l’intercession de ta très sainte Mère, la Vierge Marie.
Résolution: 
Ce soir, j’invoquerai l’Esprit-Saint pour qu’il m’aide à faire un bon examen de conscience.