Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » Les Juifs lui dirent : « Maintenant nous savons bien que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : “Si quelqu’un garde ma parole, il ne connaîtra jamais la mort.”
Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? »
Jésus répondit : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”, alors que vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais et, si je dis que je ne le connais pas, je serai comme vous, un menteur. Mais je le connais, et sa parole, je la garde.
Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. » Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. »
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.
Jésus, je veux faire de cette méditation un acte d’amour envers toi, une vraie offrande d’amour pour toi. Je veux te réserver ces dix minutes ou cette demi-heure ou cette heure de ma journée, selon mes possibilités, mais je veux te les donner inconditionnellement. Ce temps de prière est tien, dispose de moi comme il te plaira. Conduis-moi sur tes chemins de vie. Guide-moi et apprends-moi à te laisser me guider. Pendant cette méditation, Seigneur, montre-moi ce que tu veux de moi !
1. « Si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort ». Garder la parole du Christ, c’est être proche de lui, unis à lui par la prière et par nos actions. C’est être unis à celui qui proclame être « le chemin, la vérité, et la vie ». Et par cette assurance que Jésus nous donne aujourd’hui, que celui qui garde sa parole ne verra pas la mort, il nous rappelle qu’il est la vie. De même que Dieu avait donné le choix aux Israélites dans le désert, entre la vie et la mort, les invitant à être son peuple – à choisir la vie, de même aujourd’hui Jésus nous invite chacun personnellement à le choisir lui par-dessus tout, à choisir la vie.
2. « Maintenant nous savons bien que tu as un démon ». Mais il est important que nous en soyons convaincus, que jamais nous n’en doutions. Tout comme les pharisiens se refusaient à croire que Jésus est la vraie vie, nous aussi nous aurons parfois nos difficultés à croire en Jésus. Les martyrs de vingt siècles de christianisme peuvent en témoigner, aujourd’hui les chrétiens d’Orient sont devant ce choix. Jésus peut-il vraiment être la vie, quand croire en lui semble signifier, dans la réalité de tous les jours, non pas vivre, mais mourir ? Les pharisiens savaient bien que s’ils acceptaient Jésus, ils devaient accepter ces enseignements, et même plus, accepter qu’il est le Messie, c’est-à-dire concrètement pour eux, non plus enseigner et diriger le peuple, mais pointer vers le Christ ; non plus attacher des fardeaux pesants, sans les remuer du doigt, mais se convertir et suivre Jésus. Jésus, que veut dire dans ma vie « accepter que tu es la vie » ? Que faut-il que je change dans ma vie pour choisir la vie de tout mon cœur, pour te suivre toi jusqu’au bout ?
3. C’est à peu de jours de la Semaine Sainte que l’Église nous propose cet Évangile, à peu de jours de ces jours où nous revivrons en communion avec l’Église universelle la Passion et la mort de Jésus. Mais nous avons cet avantage sur les pharisiens et sur les apôtres, que nous savons déjà que la mort n’aura pas le dernier mot. Que Jésus ressuscitera. Jésus le leur avait dit, il est la vie. Nous ne mourrons pas, nous qui gardons sa Parole. Jusqu’à ce que nous en fassions l’expérience personnelle, il nous faut le croire, dans l’obscurité de la foi, comme Marie a su faire. Ferme et fidèle au pied de la croix le Vendredi Saint, Marie espérait en Dieu et, le Samedi Saint, redonnait courage aux apôtres.