En ce temps-là, Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôt. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
Mon Seigneur et mon Dieu ! Toi qui m’as créé, qui a créé l’univers pour moi et dont la Providence m’accompagne chaque jour, parle à mon cœur aujourd’hui. Fais résonner en moi ton appel à te suivre.
1. « Suis-moi. »
Dans l’Encyclique Deus Caritas est, Benoît XVI nous rappelait que : « À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive ». Seule la rencontre personnelle avec Jésus-Christ justifie notre nom de chrétien. Il est venu nous parler dans notre vie personnelle, à travers notre histoire, et nous avons accueilli sa Parole au milieu de nos faiblesses. Les pharisiens s’imaginent qu’à l’origine du rapport avec Dieu il y a la loi, l’obéissance et l’effort moral. Dans le beau récit de la vocation de Matthieu, Jésus ne dicte aucune loi, ne fait aucun reproche. Il utilise le langage de l’amour, de la séduction : un regard et deux mots : « Suis-moi ».
2. « L’homme se leva et le suivit. »
Dans le tableau représentant la vocation de saint Matthieu du Caravage, le doigt de Jésus pointé sur le futur apôtre est la copie exacte du doigt de Dieu qui crée Adam dans la chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange. L’appel du Christ à le suivre est une nouvelle création. Après le péché originel, l’homme refuse la vie divine en lui. Le Christ nous engendre à une nouvelle vie : la vie en Dieu. Pour accepter cette intervention du Christ il faut reconnaître que nous avons perdu l’intimité avec Dieu, que nous sommes pécheurs, et que nos forces humaines sont totalement insuffisantes pour retrouver le sens de notre vie. Le christianisme ne part pas de notre bonne disposition à accomplir un effort moral mais de la rencontre avec Jésus-Christ qui nous rend conscient de notre misère, allume en nous le désir de la conversion, et nous recrée à la vie divine : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ».
3. Mais comment faire, jour après jour, pour nous laisser recréer par le Christ ? Quand le Christ dit : « Suis-moi », il n’indique pas un but lointain où je dois arriver tout seul, il me fait signe de le suivre lui, qui est à côté de moi. Saint Ambroise commente que lorsque l’on monte un escalier, chaque marche est à chaque fois un peu plus éloignée du sol, et pourtant la distance entre chaque marche reste la même. Dans notre vie chrétienne le Christ nous emmène pas à pas, marche après marche. Il est la Vie, la nouvelle vie divine en moi ; il est aussi la Vérité, qui illumine ma conscience et l’enflamme du désir de le suivre ; finalement il est le Chemin, chaque jour présent à mes côtés.