« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer. « Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. « Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent.
Seigneur, je viens à toi comme une terre asséchée. J’ai besoin de toi, de ta Parole, de ton eau vive.
1. « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer ». Voilà une phrase pour le moins énigmatique ! Saint Augustin nous propose un éclairage : il s’agit de prendre soin de ne pas profaner ce qui est sacré et de se garder d’en mépriser la valeur. « Ce qui est sacré », ce sont les sacrements (baptême, Eucharistie, mariage,…), la liturgie, et tant d’autres trésors spirituels (cf. saint Jean Chrysostome). Comme j’aimerais que tout le monde puisse les recevoir ! Mais il est certain que ces mystères doivent être valorisés par celui qui les reçoit, au risque qu’ils ne « passent inaperçus » et soient méprisés sans le vouloir. Ils sont d’une si grande valeur que des explications et préparations sont nécessaires. C’est ce qu’on fait nos parents et nos catéchistes avant notre première communion, par exemple. Merci, Seigneur, pour toutes ces personnes qui m’ont aidé et qui m’aident à apprécier les trésors de la foi. Aide-moi à faire de même, avec patience, amour, clarté. Parfois je peux être tenté de « décaféiner » la foi, la vérité, pour la rendre plus « attirante », « accessible », mais en la diluant ce n’est plus l’Évangile que je propose ! Et parfois, je suis sec, froid, théorique, accablant et mets en fuite au lieu de rapprocher ! Mets en moi tes Paroles pour savoir quand et que dire, sans mentir, mais en expliquant graduellement la vérité.
2. « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi ». Seigneur, il m’est tellement facile de reprocher aux autres leurs « fautes » envers moi. J’attends tellement de chacune des personnes qui m’entourent, que je croise et je suis souvent « déçue » ! Et si elles aussi attendaient que je fasse quelque chose pour elles ! Seigneur, avec toi je veux penser ce que j’aimerais que les autres fassent pour moi : mon époux, mes enfants, mes frères et sœurs, mes amis, mes collègues, mon chef, le gouvernement, etc. J’aimerais peut-être qu’on me demande pardon, qu’on oublie ma faute, qu’on ne se venge pas d’une erreur commise, qu’on soit compréhensif envers mes faiblesses, être accepté, qu’on me rende le bien au centuple de ce que j’ai fait, recevoir ne serait-ce qu’un sourire, etc. Et maintenant Seigneur, comment pourrais-je faire tout cela pour eux ! Aide-moi à penser à chacun et voir avec toi quelle est la manière selon laquelle ils se sentiront le plus aimés, en me donnant moi-même, tel que je suis et en m’adaptant également à leur langage d’amour (paroles valorisantes, cadeaux, services rendus, moments de qualité...).
3. « Elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ». Souvent je fais l’expérience qu’en me donnant aux autres, je ressens une joie unique. Qui n’a pas expérimenté un cœur léger et enthousiaste en sortant d’une maison de retraite où une activité avec des enfants a été organisée par exemple ? Cependant, le « chemin » qui a conduit à cela a pu être un chemin « escarpé », et peu joyeux au premier abord ! (renoncer à d’autres plans pour l’après-midi, devoir se rendre à l’endroit, etc.). « Quoique la charité mette le cœur au large, elle ne détache les hommes de la terre qu'en les faisant passer par des sentiers étroits et escarpés » (Saint Grégoire le Grand). Cependant, Jésus nous parle d’une « porte » et d’un « chemin ». Les deux sont passagers. Les peines que l’on ressent parfois en faisant aux autres le bien que nous aimerions que l’on fasse pour nous nous conduisent à la vie éternelle, à la joie éternelle. « La voie est étroite, mais non pas la cité » (Saint Jean Chrysostome).