Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »
Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.
Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs re-proches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.
Jésus, je crois que tu es le Seigneur de la vie et de l’histoire. Je crois que rien n’échappe de tes mains. Rien n’arrive sans que tu ne le permettes. Apprends-moi à voir ta divine providence en tout, et qu’ainsi tu me permettes de discerner ta volonté dans ma vie. Illumine mon cœur, pour que je voie dans quelle direction tu meus mon âme, vers où tu veux me mener. Apprends-moi à vouloir tout ce que tu veux !
1. « Tu es le Christ ». La profession de foi de saint Pierre lui sort du cœur car « du trop-plein du cœur parle la bouche » (Mt 12, 34). Saint Pierre suit Jésus depuis ses premiers miracles, depuis la pêche miraculeuse où il reconnut l’origine divine du Christ – « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur » (Lc 5). Il a perçu le calme et la sérénité de Jésus endormi au milieu de la tempête. Il a admiré son autorité face aux scribes et pharisiens. Il s’est émerveillé devant les nombreuses guérisons. Le Jésus qu’il connaît, au regard serein, ferme et tourné vers le Père remplit ses attentes et celles du peuple juif : Jésus est le Messie envoyé par Dieu, il sauvera Israël de ses infirmités et de l’oppression romaine.
2. « Il leur défendit vivement de parler de lui à personne ». Jésus connait le cœur de saint Pierre mieux que celui-ci. Il sait qu’il ne comprend pas encore entièrement sa mission messianique et rédemptrice. Il sait qu’il est dur d’accepter avec le cœur que Jésus du haut de la croix pardonne à ses ennemis, spécialement quand ceux qui le crucifient sont romains. C’est pour cela qu’alors qu’à l’Ascension il donnera à saint Pierre la mission de le faire connaître au monde entier, pour le moment il lui défend de parler de lui.
3. « Il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup ». Cependant Jésus n’a d’autre désir que de compléter la compréhension du Messie dans le cœur de saint Pierre. Ainsi, directement après sa profession de foi, il lui enseigne qu’il faut que le Messie souffre beaucoup et meure. Les Évangiles ne s’arrêtent pas à la Transfiguration. Du Thabor il faut poursuivre jusqu’au Calvaire. Sans la croix il n’y a pas de Résurrection. Jésus portant sa croix est serein, calme et regarde vers le ciel, vers son Père plein de miséricorde. C’est sur la croix, et plus tard à travers les cœurs de ses fidèles, que le Messie accomplit sa mission d’amour commencée pendant sa vie publique.