Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Jésus, je viens vers toi, comme Pierre, Jean et Jacques, pour te contempler, te connaître un peu plus, t’accompagner.
1. « Et il advint, comme il priait, que l'aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d'une blancheur fulgurante ». Voilà un événement pour le moins surprenant ! Peu de temps avant ce passage, Pierre confesse que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Cependant, lorsque ce dernier annonce qu'il va souffrir, être tué et, le troisième jour, ressusciter, Pierre le refuse et les autres disciples ne comprennent pas davantage (cf. Mt 16, 15-23). Alors, « pour un instant, Jésus montre sa gloire divine, confirmant ainsi la confession de Pierre. […] Moïse et Elie avaient vu la gloire de Dieu sur la montagne ; la Loi et les prophètes avaient annoncé les souffrances du Messie » (Catéchisme de l’Église catholique, no 555). « Tu t’es transfiguré sur la montagne, et, autant qu’ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu afin que, lorsqu’ils te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et qu’ils annoncent au monde que tu es vraiment le rayonnement du Père » (Liturgie byzantine, Kontakion de la fête de la Transfiguration).
2. « Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie qui, apparus en gloire, parlaient de son départ, qu'il allait accomplir à Jérusalem ». Seigneur, moi aussi, j’ai du mal à comprendre et à accepter que toi, notre Dieu, le Créateur, le Maître de tout, tu doives passer par la Croix. Et c’est dur pour moi de te suivre sur ce chemin, de porter ma croix derrière toi chaque jour, de donner ma vie librement dans tant de petits détails, pour donner la vie à d’autres, d’être un grain de blé tombé en terre. Pourtant, si c’est le chemin que tu choisis pour toi et pour moi, j’ai confiance en toi. La mort n’a pas le dernier mot. Par ta Transfiguration, tu me rappelles que tu transfigures ma vie, mes faiblesses, mes luttes, que tu veux rayonner en moi dès maintenant, et que tu m’appelles à être avec toi pour toujours.
3. « Maître, il est heureux que nous soyons ici ». Seigneur, de nombreuses fois je me suis, moi aussi, exclamé « il est heureux que je sois ici ! », dans un moment d’adoration, lors d’une messe, en accompagnant des malades, lors d’un pèlerinage, d’une confession, en jouant avec des enfants, en servant avec joie, etc. Au milieu de ces événements, de ces personnes, tu es présent, et tu dévoiles un rayon de ta gloire, de la paix et de la joie profonde dont tu veux remplir nos cœurs. Tu es celui que nous cherchons, mais, souvent, j’oublie que tu t’es manifesté. Je veux me rappeler maintenant, avec toi, de ces « moments de Thabor », pour fortifier ma foi et mon espérance, et rester ainsi fidèle lors des épreuves, comme saint Jean.