En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’ Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. »
Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »
Seigneur, apprends-moi à écouter ta parole, à l’accueillir dans mon cœur, et à la comprendre avec l’aide de l’Esprit Saint.
1. L’évangéliste Matthieu nous rapporte dans son Évangile cette petite parabole de Jésus dans le contexte de l’approche de la Passion. Un peu avant la fête de la Pâque, Jésus est entré à Jérusalem sur un âne, acclamé par la foule au bord du chemin. Il passe ensuite la nuit en dehors de la ville, à Béthanie. Le lendemain il retourne au Temple. Et commence alors une discussion avec les grands prêtres et les anciens.
2. Il peut être utile de comparer cette parabole avec celle du fils prodigue que saint Luc raconte au chapitre 15 de son Évangile. Il y est aussi question d’un père et de deux fils. Le fils prodigue peut être comparé à celui qui dit non, mais qui finalement obéit ; et le fils aîné, qui est resté à la maison, à celui qui dit oui mais qui ensuite n’obéit pas. Dans les deux paraboles nous avons un fils qui se « rebelle » contre son père, et se convertit ; et un autre qui semble extérieurement bon et docile, mais qui en fait dans son cœur n’a pas d’amour.
3. Quel est donc l’enseignement de Jésus ? Avec Dieu, il ne sert de rien de vouloir soigner les extérieurs, si le cœur est corrompu. Jésus n’est pas venu enseigner une religion basée sur un culte extérieur, mais un culte « en esprit et en vérité » (Jn 4, 24), c’est-à-dire que c’est dans notre cœur que nous devons d’abord aimer Dieu. Les actes extérieurs ne trouvent un sens que s’ils deviennent une manifestation de ce qu’il y a à l’intérieur de nous. Celui qui reconnaît ses fautes et qui cherche sincèrement à se convertir, résistant à la tentation de vivre dans le mensonge, imite en quelque sorte le fils prodigue et le fils qui va finalement travailler à la vigne de son père. Celui qui accomplit cela trouvera infailliblement la miséricorde et l’amour du Père des cieux.