Les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.
Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui se vante d’accumuler les perfections et les choses totalement inespérées mais, alors que nos yeux et notre intelligence sont « aveuglées » par tant de merveilles scientifiques, techniques et autres, sommes-nous capables de reconnaître le merveilleux que Dieu réalise au milieu du quotidien que nous avons à vivre ?
1. Les Pharisiens demandaient un « signe venant du ciel ».
Ils ne reconnaissaient pas ta puissance divine et repoussaient ce « genre de Messie ». Ils ne pouvaient et ne voulaient pas admettre que cet homme qui était devant eux ait un tel pouvoir : tu viens de multiplier devant eux les quelques pains que tes disciples avaient ramassés parmi la foule et tous ont été rassasiés ! Les pharisiens te demandent une preuve, un « signe » ! Ils te demandent de réaliser quelque chose que les yeux du monde entier trouveraient invraisemblable.
Toi, devant leur aveuglement, tu soupires au plus intime de toi-même : leur esprit borné et volontairement fermé ne saisit pas la portée de ce que tu viens de réaliser devant la foule des païens. Tu lis au plus profond de leur cœur : « Ils ont des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre » (Jr 5, 21) : ils ne veulent pas ouvrir leur intelligence. Ces pharisiens demandent un signe et tu les renvois à ce qu’ils ont déjà vu ; ils ont assisté à la première multiplication des pains où tout le monde avait été rassasié alors qu’il avait fallu douze couffins pour récolter le surplus. Ils assistent à cette nouvelle multiplication dont le surplus atteint sept corbeilles. Quel signe pourrais-tu encore leur donner ? Tu sais très bien à qui tu as affaire et tu sais que leurs cœurs sont aveuglés par leur hypocrisie. Tu pars sans leur donner de réponse qui, une fois de plus, ne serait pas reçue par leur intelligence fermée.
2. « Je vous le déclare, aucun signe ne sera donné à cette génération ».
Dans un passage similaire de l’Évangile de Matthieu, tu leur réponds que le seul signe qui leur sera donné sera « celui de Jonas ». Là, tu évoques les trois jours de ta sépulture après lesquels tu ressusciteras. Ce signe-là, tu le leur donneras. C’est le seul qui leur sera donné et ils seront bien obligés de le voir. Ils le verront, ils en entendront parler mais y croiront-ils ? Face à cette sortie du tombeau après les trois jours de ton ensevelissement, Thomas, l’apôtre, ne croira qu’après avoir vu tes plaies. Mais, pour ces pharisiens, tu sais qu’au fond d’eux-mêmes c’est l’arrogance qui les fait parler et continuer à nier l’évidence.
3. « Il remonta dans la barque et partit vers l’autre rive ».
Devant cette fermeture, cette contestation aveugle et orgueilleuse, tu pars et les laisses à leur contestation stérile. Tu sais que le cœur de ces pharisiens, docteurs de la loi, est en réalité, rempli de l’envie de pouvoir et de notoriété, refusant toute ouverture aux besoins des autres et sans recherche profonde de la vérité à laquelle ils se disent attachés.
Ici, Seigneur, tu souffres de l’incompréhension de ceux qui se vantent de leur état de grand prêtre et se disent les serviteurs officiels de Dieu, docteurs de la loi. Seigneur, tu les appelles à se convertir eux aussi et l’heure viendra en son temps.