Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière.
Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
« Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés » Ps 51 (50), 12-15.
1. « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière ». L’image de la lampe que nous donne le Seigneur dans ce texte nous renvoie à notre mission en tant que disciple du Christ de donner de la lumière au monde par notre foi. La lumière que nous donne notre foi en Jésus n’est pas que pour nous. Saint Paul, dans sa lettre aux Galates, dit : « Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la charité » (Gal 5, 6). Il faut donc que notre foi se manifeste, donne de la lumière aux autres, qu’elle soit agissante par notre charité. Une foi sans œuvres, une foi qui ne se voit pas dans notre façon de penser, de parler et d’agir reste stérile. La lettre de saint Jacques nous parle aussi très clairement de cela. « Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte (Jc 2, 15-17). C’est une belle invitation à vivre les œuvres de la miséricorde. Demandons au Seigneur la force de mettre notre foi en action.
2. « Car rien qui n’est caché qui ne doive apparaître au grand jour ». Autant il est vrai que notre foi a besoin des œuvres pour porter du fruit et pour donner de la lumière, il est aussi vrai que les œuvres sans la foi sont stériles. Le Royaume de Dieu est avant tout un Royaume dans le cœur de l’homme. La foi, c’est aussi dans le cœur que cela se passe. Il ne suffit pas de s’agiter extérieurement, de faire plein de belles choses extérieurement pour vivre sa foi. Le Seigneur nous appelle à une vraie communion d’amour et d’amitié avec lui et avec notre prochain dans notre cœur. Si j’ai fait connaissance de l’amour de Dieu mais je ne lui prête guère de mon temps ou de mon attention dans mes activités quotidiennes, dans la prière, dans les sacrements, dans sa Parole il sera difficile pour moi de vivre la foi. Si je fais le bien extérieurement mais en même temps mon cœur est plein de rancune et de mépris pour certaines personnes, de colère, d’envie, de jalousie, de mensonge, de pensés impures je vais difficilement pouvoir vivre ma foi qui est une communion d’amour avec Dieu et avec mon prochain. Il est très difficile de demeurer dans le bien quand notre cœur est atteint par le mal et nous savons bien que nous avons besoin d’un cœur pur pour retrouver la paix et le bonheur dans notre vie. N’ayons pas peur d’admettre nos incohérences, de les exposer à la lumière du Christ et de les confier à son pardon et à sa miséricorde.
3. « Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé ». Cette phrase énigmatique nous invite à vivre dans l’authenticité. La foi qui est une communion d’amitié et d’amour avec Dieu et notre prochain nous ouvre le cœur pour recevoir beaucoup de grâces de la part du Seigneur. Mais si ma foi n’est pas authentique, soit parce qu’elle manque d’une vraie relation d’amour avec Dieu et mon prochain ou parce qu’elle n’a pas les œuvres pour la compléter, je peux croire avoir la foi mais finalement en réalité elle n’est plus là ou bien elle s’est amoindrie. Cet examen de conscience, le Seigneur nous demande de le faire tous puisqu’il peut y avoir des moments dans notre vie où nous pouvons manquer de foi. L’important ce n’est pas de se décourager quand nous constatons que notre foi s’affaiblit mais de se convertir en reprenant une amitié plus intense avec le Seigneur dans la prière ou en ayant un amour plus intense et actif pour mon prochain, même ceux qui sont difficiles à aimer. La conversion n’est pas un moment rare dans la vie du chrétien mais une dynamique qui nous pousse chaque fois plus à aimer Dieu et notre prochain au quotidien. Demandons au Seigneur intensément cette grâce de la conversion du cœur.