Une joie que nul ne peut me ravir

ven 06/05/2016
Fête du jour: 
Saint Jacques Chastan

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
20
Verset de fin: 
23
Evangile: 

Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions.

Prière: 

Dieu si bon, tu connais mon cœur et tu sais quels sont mes soucis et mes peurs. Je veux immédiatement les déposer devant toi et ouvrir grand mon cœur à la parole de ton fils, Jésus-Christ. Marie, enseigne-moi à croire, à être attentif, à attendre, à avoir confiance.

Demande: 
Seigneur, sois le fondement de ma joie. Parle, ton serviteur écoute.
Points de réflexion: 

1. « Vous pleurerez et vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira ». Ici, Jésus parle très clairement à ses apôtres ; il ne leur cache rien : « Vous pleurerez, le monde se réjouira ». La condamnation de Jésus, drame pour ses amis, semblait être pour d'autres la solution qui apporterait la paix et la joie définitives. Sa Parole de vérité était, certes, pour certains une consolation mais elle était devenue, pour d'autres, insupportable ! Il fallait enlever cette épine du pied et tout redeviendrait comme avant.
Aujourd'hui encore, le monde se réjouit à grand bruit quand il s'éloigne de Dieu, au nom du plaisir et de la liberté. Nous connaissons tous ces manifestations de joie qui n’ont peu, voire rien à voir avec une joie durable. Moi-même, je tente quelquefois de me permettre, au nom du plaisir et de la liberté, des choses qui ne laissent souvent qu'un arrière-goût de vide et de remords.

2. Le deuil véritable n'est pas triste. Jésus introduit ses disciples dans l’un de ses secrets : « Vous serez affligés, mais votre tristesse se transformera en joie ! » Lui qui, des milliers d'années auparavant, avait créé la nature, il connaît le secret du grain de blé : il doit mourir pour produire beaucoup de fruit. Pour nous les hommes, la mort et la fructification, le renoncement et la récompense, la mort et la Résurrection, sont temporellement clairement séparés. Pour Dieu, ce sont les deux faces d'une même médaille, un moment unique. Jésus me promet aujourd'hui, ici-bas et maintenant : « Si tu m'es fidèle, ton deuil se changera en danse ». Sa Parole est pour moi une raison d'espérer. Si je peux mettre ma confiance en quelqu'un, c'est bien en lui, le seul qui vienne du Père. Je n'ai donc pas de raison d'être triste. Bien sûr, il y a des moments tristes, mais l'Espérance fait qu'il ne faut pas que je reste triste, non peut-être même n'en ai-je pas le droit !

3. La vraie joie demeure toujours. Jésus parle même d'une joie « que personne ne peut me ravir ». Est-ce possible ? Existe-t-il une telle joie ? Existe-t-elle bien concrètement pour moi ? Tout ce qui est matériel dans ce monde se perdra, tout ce que j'aurai pu saisir, je devrai le lâcher, tout ! Mais l'inimaginable, le fait que je sois connu, regardé, aimé, sauvé par Dieu, et qu'il s'adresse à moi, cela personne ne pourra me le reprendre, à partir du moment où je l'ai accueilli. Marie-Madeleine, Zachée, Matthieu et tant d'autres ont témoigné de cette vérité. « Que je jubile en ton amour, toi qui a vu ma misère » (Ps 31, 8). Savoir que Dieu me regarde, qu'il connaît mon cœur et ma détresse, qu'il m'a préparé une place au ciel, n'est-ce pas bien plus qu'une consolation ?

Dialogue: 
Seigneur, tu sais que je cherche la consolation dans des joies qui sont bonnes, mais qui ne durent pas : oui, quelquefois je me réjouis même des échecs d'autrui... J'en ai honte ! Que désormais te parole me guide, et qu'elle m'enseigne à te laisser à toi seul le soin de ma joie. Je veux changer et apprendre à pleurer avec ceux qui pleurent, à me réjouir avec ceux qui se réjouissent. Je n'ai qu'un désir, porter ta joie au monde. Je renouvelle donc aujourd'hui ma foi dans ta promesse que « mon deuil se transformera en joie, si je te suis ».
Résolution: 
Aujourd'hui je veux, bien consciemment, montrer de la compassion à un frère, et ceci de la manière qui lui soit le plus profitable ; soit pleurer avec quelqu'un qui pleure, soit me réjouir avec quelqu'un qui est dans la joie.