Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement.
Eh bien ! Moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.
Pour nous préparer à passer ces moments de prière avec Jésus notre Sauveur, rappelons-nous qui il est : l’ami qui nous aime et pardonne sans cesse. « Il ne se lasse jamais de pardonner, mais nous, parfois, nous nous lassons de demander pardon » (Pape François, 17 mars 2013). Pendant ce temps de prière, nous voulons lui réaffirmer notre amour, « Seigneur, tu le sais, j’ai manqué à ton amour et me suis préféré moi-même, mais maintenant je veux t’aimer toi et passer ce temps avec toi ! » Avec sainte Thérèse, prions : « Oui, j'ai besoin d'un cœur, tout brûlant de tendresse / Qui reste mon appui et sans aucun retour / Qui aime tout en moi et même ma faiblesse / Et ne me quitte pas, ni la nuit ni le jour ».
1. « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens ». Qu’est-ce que c’est que la justice des scribes et des pharisiens ? Les scribes et pharisiens étaient considérés comme le meilleur de l’accomplissement de la loi juive, ils se présentaient comme les modèles à suivre. Or le sommet de cette loi, c’était « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lev 19, 18), car Dieu ne pouvait demander de son peuple que ce qu'il lui était possible de comprendre, et chacun pouvait comprendre ce que c’est que de s’aimer soi-même. Jésus vient et nous révèle Dieu, car il est Dieu lui-même. Sur la croix il nous montrera l’étendue de l’amour de Dieu. Ainsi, il peut nous commander de nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimés (Jn 13, 34).
2. « Eh bien ! Moi, je vous dis ». Jésus amène à sa plénitude le cinquième commandement. Il n’est plus simplement question du « Tu ne tueras pas », mais Jésus condamne aussi les emportements contre le prochain. Ce n’est pas « encore plus de règles », mais plutôt c’est un cinquième commandement vécu pleinement et dans les détails. Car à quoi bon se contrôler pour ne pas tuer son prochain, mais l’insulter à chaque fois qu’on le croise ? Vu d’un angle plus positif, Jésus nous invite à ne pas simplement tolérer notre prochain, mais à l’aider humblement jusque dans les détails.
3. « Si quelqu’un insulte son frère ». Jésus lui-même nous donne l’exemple de cet amour pour le prochain et nous illustre ce commandement. C’est sur la croix qu’il déploiera splendidement l’amour divin qui déborde de son cœur. Combien de fois a-t-il été lui-même insulté, maudit, frappé, outragé, pendant sa Passion et jusqu’à aujourd’hui ? Et pourtant, il a porté la croix de nos péchés jusqu’à la dernière goutte de son sang, il a continué à se donner sans limites pour cette œuvre de rédemption, qui n’avait de raison d’être que le salut de ceux qui le mettaient à mort, et celui de nous qui péchons.