Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Dieu éternel et tout-puissant, père de notre Seigneur Jésus-Christ et notre Père, tu nous as créés, tu nous as aimés. Mais avons-nous compris ton amour ? Nous voulons te bénir et te louer, car tu es grand, tu fais des merveilles, tu es magnifique. Que mon âme crie sa louange vers toi !
1. « Pourquoi dire que je suis bon ? »
En réponse à l’obséquieuse salutation qui lui est faite, Jésus semble insinuer à ce gentilhomme qu’il s’est probablement trompé d’adresse. La question de vie éternelle n’est pas du ressort d’un sage quelconque qui flatte la culture humaine, mais elle engage à trouver plus en profondeur un sens à la vie.
Dieu seul est bon et source de toute bonté ! En identifiant la bonté avec Dieu, Jésus nous mène à conclure qu’il est Dieu et que, par conséquent, il est à adorer, à écouter, à suivre, à aimer plus que tout. La réponse n’est pas un mode d’emploi, mais une relation avec lui qui est le chemin. Est-ce que j’aime Dieu d’un amour authentique ? Cela se répercute-t-il dans mon regard sur Jésus ?
2. « Une seule chose te manque ».
Cette remarque met l’homme à l’épreuve : en accomplissant tous les commandements, n’est-il pas parfait ? N’est-il pas sur la voie royale de la vie éternelle ? Mais Jésus veut peut-être dire qu’il passe à côté de quelque chose d’essentiel. Dieu ne se laisse pas enfermer dans le cadre d’une pratique humaine de justice et de piété, aussi bien ciselée soit-elle, même s’il l’habite « temporairement ».
Ce qui manque, c’est de tout quitter, pour saisir la grâce qui passe : être dès maintenant uni éternellement à Jésus, le seul Pasteur qui ouvre le chemin du Ciel. Suivre l’appel propulse l’existence vers l’avenir ; l’attachement à soi, aux propres richesses et projets, au contraire, assoit la vie dans l’univers de l’éphémère. Heureux les pauvres, en esprit ! Quel est le degré de disponibilité de mon âme ?
3. « Comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
En effet, le royaume de Dieu n’est pas le possible objet d’une conquête humaine… La portée de ce passage nous est bien décrite : il faut non pas conquérir, mais tout quitter, non pas prendre, mais donner. Il s’agit de vivre sous la douce souveraineté de Dieu, dont la présence excède la dimension conceptuelle ou pratique.
Par sa souveraineté, Dieu ne désactive pas notre intelligence et notre volonté, mais nous donne la chance de mettre ces facultés de l’âme « intelligemment » à son service, nous accordant un plus ample espace de liberté qui est propre aux enfants de Dieu.