Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.
Père, « Papa », je viens à ta rencontre pour que tu me guides aujourd’hui, toi qui sais ce dont j’ai besoin avant même que je te le demande. Tu es mon protecteur, ma joie, ma paix, ma vie. Toi aussi tu viens à ma rencontre, car tu veux te donner à moi, me parler, m’écouter. Mon Dieu, que ce moment de prière soit une rencontre avec toi.
1. « Notre Père ». Jésus lui-même nous invite à appeler Dieu notre Père, « Abba », Papa. Sainte Thérèse d’Avila restait souvent à méditer ce mot, sans pouvoir passer au reste du texte de la prière. Dieu est mon papa, celui qui m’a créé à son image et à sa ressemblance. Je lui appartiens. Il me protège, me défend, s’engage envers moi. Je reçois tout de lui. Il m’invite à la confiance illimitée d’un enfant. Il est tendre et plein d’amour (Ps 102). Il ne m’abandonnera jamais : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas » (Is 49, 15).
2. « Que ton Règne vienne ». Qu’est-ce que le Règne de Dieu ? « Le Royaume de Dieu est tout proche » (Mt 3, 2). « Le royaume de Dieu est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17). Le Règne de Dieu, c’est le Christ régnant dans chaque cœur. C’est mon désir le plus profond, que toi, Seigneur, tu viennes t’installer chez moi, et moi chez toi, en toi. C’est aussi ton désir ardent. Quel paradoxe ! C’est en me soumettant à toi, à ton doux empire sur moi, que je serai vraiment libre, jouissant de la liberté des enfants de Dieu.
3. « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Que je n’aie pas peur de demander à mon Père ce dont j’ai besoin. C’est lui-même qui m’invite à le faire. « Demandez et l'on vous donnera » (Mt 7, 7). Que je n’hésite pas non plus à lui demander également ce dont les autres ont besoin : ma famille, mes proches, mes collègues, les politiciens, les personnes que je croise, les personnes qui me blessent,… « Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? » (Lc 11, 11). Ton pain Seigneur, c’est non seulement la nourriture, les choses matérielles, mais c’est surtout le Pain de la Vie : la Parole de Dieu et l’eucharistie (cf. Catéchisme de l’Église Catholique no. 2835). C’est la force et le guide pour mon chemin vers la maison du Père (ma maison), la santé de mon âme, le réconfort de mon cœur.