Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : « Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir. »
Nathanaël lui demande : « Comment me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »
Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël ! »
Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »
Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. »
« Mon Dieu,
je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
Je Vous demande pardon
pour ceux qui ne croient pas,
qui n'adorent pas,
qui n'espèrent pas,
et qui ne Vous aiment pas. »
(Prière dite par l’Ange aux trois enfants de Fatima en 1916)
1. Aujourd’hui nous rappelons et fêtons les archanges. L’évangile de ce jour fait un détour par Nathanaël pour nous y amener. Arrêtons-nous un instant sur sa figure. Jésus lui adresse une parole pleine de respect : « Voici un véritable fils d'Israël. » Et Jésus ajoute quelques mots surprenants, à nos oreilles d’hommes et de femmes du 21ème siècle : « avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. » N’oublions pas que les évangiles ne sont pas un récit chronologique de la vie de Jésus, mais d’authentiques catéchèses sur sa personne et sa mission.
Dans l’Ecriture, le figuier est associé à la Torah, c’est-à-dire à l’héritage du peuple des hébreux. Parce que Nathanaël est fidèle à l’authentique enseignement de la Loi juive, ses yeux sauront reconnaître l’Alliance Nouvelle, qui accomplira en plénitude l’Ancienne : le don de Jésus sur la croix pour nous rouvrir les portes du ciel. Voilà ces « choses plus grandes encore » qu'il nous est promis de voir : « Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme », autrement dit, vous verrez Dieu dans toute sa gloire, car le ciel vous est ouvert ! « Le salut est universel, mais il passe par une médiation déterminée, historique: la médiation du peuple d’Israël qui devient ensuite celle de Jésus Christ et de l’Eglise. La porte de la vie est ouverte pour tous, mais il s’agit bien d’une «porte», c’est-à-dire d’un passage défini et nécessaire. (…) C’est le mystère de l’universalité du salut et, en même temps, de son lien nécessaire avec la médiation historique de Jésus Christ, précédée par celle du peuple d’Israël et prolongée par celle de l’Eglise. Dieu est amour et veut que tous les hommes participent de Sa vie. » (Benoît XVI)
Jésus assure une parfaite continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliances. Les juifs qui ont reconnu le messie en Jésus-Christ, sont devenus et ont été appelés les premiers chrétiens. C’est ainsi que le christianisme a émergé du judaïsme, tout en gardant la continuité. Juifs et chrétiens partagent de très nombreuses convictions, qui en font des frères et des enfants d’Abraham. Le ciel est ouvert à tous. Mais que contemple-t-on au ciel ?
2. Revenons maintenant aux archanges qui, nous le savons, sont des messagers de Dieu tout au long de l’histoire sainte, depuis le livre de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse. Nous ne connaissons les noms que de trois d’entre eux et nous savons, qu’ils sont jour et nuit au service de Dieu, qu’ils contemplent sa face et ne cessent de Le glorifier. Puissions-nous en ce jour méditer sur cette face de Dieu que nous sommes appelés nous aussi à contempler dans l’éternité. Voir le visage de Dieu, c’est également la belle prière du psalmiste : « Mon cœur m'a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C'est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. » (Ps 26, 8-9) Dieu ne nous comble qu’en proportion du désir que nous avons de voir son visage. Que grandisse en nous le désir de mieux connaître Dieu. Creusons ce désir! Il doit devenir notre prière. « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. (…) Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres! Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom. » (Ps 63) Ce psaume 63, c’est le psaume de la faim, de la soif, du désir passionné de Dieu. Dieu seul est la source qui peut apaiser notre soif. Dire à Dieu « Mon Dieu je te cherche, j’ai soif de toi », c’est lui dire « Je veux Te voir ! » Le désir de voir Dieu nous permet de le voir déjà d’une certaine manière ici et maintenant.