Jésus ne va-t-il pas trop m’en demander ?

Extrait du Chapitre 3 Dieu parle-t-il ? du livre « Questions brûlantes sur Dieu » d'Emanuelle Pastore

Si nous nous mettons à la recherche de Jésus, immédiatement il trouvera mille et une manières de se manifester à nous et de nous attirer à lui. A nous d’apprendre à nous laisser regarder par Jésus et à vivre en sa présence. Son regard n’est autre qu’un regard bienveillant et plein de tendresse qui traduit celui de Dieu le Père.

 Voyons comment le regard de Jésus s’est posé sur un certain jeune homme. Celui-ci est sur le point de prendre ou de laisser passer une des opportunités les plus importantes de sa vie. Saura-t-il peser la grandeur de ce moment ?

 

Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda: « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements: Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : «Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Evangile selon saint Marc 10.17-22

 

Jésus fait preuve d’une confiance énorme envers ce jeune. Il lui fait le don de son amitié. Or, l’amitié avec Dieu, c’est de l’ordre de l’amour, nous pourrions même dire que c’est de l’ordre des « épousailles », car il s’agit de l’union éternelle entre Dieu et l’âme qu’il choisit.

Le jeune homme a bien compris que le don qui lui est proposé ici a une valeur inestimable et unique. C’est un trésor que Dieu seul pouvait donner et qui ne peut donc être reçu que dans la foi.

Dieu nous a créé pour le bonheur, non seulement sur cette terre, mais également au ciel. Une seule condition est nécessaire pour l’obtenir : c’est de suivre le chemin par lequel il nous appelle. Nous avons la volonté de le suivre, mais est-ce facile ? Puisqu’il ne s’agit pas seulement d’être honnête, de suivre les commandements et de ne faire de mal à personne… Si l’on en croit ce texte de l’évangile, pour obtenir la vie éternelle, tout cela ne suffit pas. Tout cela n’est pas la perfection. La perfection consiste plutôt à se laisser regarder par Jésus et à lui répondre en empruntant le chemin de l’amitié et de l’amour.

Mais le jeune homme ne le comprit pas, ou alors il était trop attaché aux choses de ce monde. L’évangile nous dit qu’il est reparti « tout triste » ; triste de ne pas avoir eu le courage de choisir l’amitié avec Jésus avant les richesses.

Il nous est très facile à nous aussi de repousser les invitations que Jésus nous fait, parce que nous pensons qu’il nous en demandera trop. Depuis trop longtemps nous nous faisons une image de la vie chrétienne comme étant pleine de renoncements, d’austérité et de tristesse. Et c’est ainsi que préférons rester un peu à l’écart des exigences de l’Evangile, pour être sûrs que Jésus ne viendra pas nous ôter nos plaisirs, nos commodités, nos habitudes… car nous avons la malheureuse tendance à croire que Dieu va nous les prendre et nous en priver ! De même, nous pensons que prier est quelque chose de très compliqué et nous avons peur que si Dieu entre dans notre vie, nous devrons lui dédier beaucoup de temps (alors que déjà nous manquons de temps pour nous occuper de nous même)… Il s’ensuit que nous fuyons Dieu, nous culpabilisons un peu, nous avons honte de nous même, nous nous attristons et nous finissons par nous éloigner de ce Dieu dont nous ne serons jamais assez dignes… Ecoutons plutôt ce qu’il a à nous dire :

 

Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme ; la faiblesse et les infirmités de ton corps ; je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances, je te dis quand même : donne-moi ton cœur, aime-moi comme tu es. Si tu attends d’être un saint pour te livrer à l’amour, tu ne m’aimeras jamais. Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudrais ne jamais connaître, même si tu es lâche dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas m’aimer. Aime-moi comme tu es. A chaque instant et dans quelques positions que tu te trouves, dans la ferveur ou dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l’infidélité. Texte anonyme

 

  • Suis-je engagé sur un chemin d’amitié avec Jésus ?
  • Ai-je compris que Jésus n’attend pas de moi que je sois parfait, mais que je l’aime ?
  • Lorsque je me suis éloigné du chemin qui mène à Dieu, ai-je gardé la confiance en son pardon et en son amour sans limite ?

 

Prière :

« Je t’aimerai »

Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 

Je t'aimerai, Seigneur, toi ma force et mon appui, mon refuge et mon libérateur ! Tu es pour moi tout ce qu'on peut désirer et aimer le plus fort.

Mon Dieu, mon soutien, je t'aimerai, non certes autant que tu le mérites, mais autant que tu m'en donneras le pouvoir ; ce ne sera pas bien sûr autant que je le dois, mais bien autant que je le peux, car il m'est impossible de t'aimer au-delà de mes forces.

Je t'aimerai davantage si tu m'en donnes la force, mais ce ne sera jamais autant que tu en es digne. Tes yeux voient mon insuffisance, mais je sais que tu inscris dans ton livre ceux qui font ce qu'ils peuvent, lors même qu'ils ne peuvent pas tout ce qu'ils doivent.

 

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