La justice de Dieu

jeu 09/06/2016
Fête du jour: 
Saint Ephrem, diacre et docteur de l'Église

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
20
Verset de fin: 
26
Evangile: 

Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement.
Eh bien ! Moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.

Prière: 

Le 9 juin 1895, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a rédigé son acte d’offrande à l’amour miséricordieux. Je vous propose de prendre quelques lignes de ce texte comme prière d’introduction :
« Ô mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous aimer et vous faire aimer, travailler à la glorification de la sainte Église en sauvant les âmes qui sont sur la terre et délivrant celles qui souffrent dans le purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté… en un mot, je désire être sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu, d’être vous-même ma sainteté. (…)
Je voudrais vous consoler de l’ingratitude des méchants et je vous supplie de m’ôter ma liberté de vous déplaire, si par faiblesse je tombe quelquefois qu’aussitôt votre divin regard purifie mon âme consumant toutes mes imperfections, comme le feu qui transforme toute chose en lui-même. (…) Je vous remercie, ô mon Dieu, de toutes les grâces que vous m’avez accordées (…).
Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre justice et recevoir de votre amour la possession éternelle de vous-même.
Afin de vivre dans un acte de parfait amour, je m’offre comme victime d’holocauste à votre amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu’ainsi je devienne martyre de votre amour, ô mon Dieu ! (…) ».

Demande: 
Jésus, doux et humble de cœur, rends mon cœur semblable au tien !
Points de réflexion: 

1. Mettre le passage en contexte : le sermon sur la montagne. Ce passage de l’Évangile se situe dans l’un des plus longs enseignements de Jésus, appelé le sermon sur la montagne. On dit que c’est le portrait du Christ et pourtant c’est le chemin de sainteté pour tout chrétien. C’est sur le Sinaï que Moïse a reçu les dix commandements de l’ancienne alliance. Maintenant sur le mont des Béatitudes Jésus nous donne une loi nouvelle et avec son sacrifice sur la croix il établira la nouvelle alliance. Cette loi ne vient pas abolir ce que les prophètes avaient dit, au contraire elle vient l’accomplir. Jésus nous le dit dans le verset 17 de ce même chapitre.

2. La justice des scribes et pharisiens. « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux ». Mais quelle est la justice des scribes et pharisiens ? C’est une justice externe qui réalise tout ce que la loi prescrit mais ne change pas le cœur. Dans Matthieu 23, 25 Jésus fait de vifs reproches aux pharisiens en leur disant qu’ils purifient l’extérieur des coupes mais que l’intérieur reste sale, c'est-à-dire qu’aux yeux des hommes ils accomplissent bien leur devoir, mais Dieu seul connaît le cœur, une justice qui donne du prix absolu à ses efforts et ne reconnaît pas la grâce de Dieu (Lc 18, 9). Dans ce passage Jésus compare la prière du pharisien et la prière du publicain. Le pharisien croit qu’il est « parfait » ; le publicain demande pardon à Dieu. Jésus dit que ce dernier a été justifié et non pas l’autre.
Une justice qui oublie la miséricorde et juge les autres (Lc 7, 36). Simon le pharisien juge la femme parce qu’elle était pécheresse, lorsque Jésus regarde son cœur repenti et son geste d’amour. La justice des scribes et pharisiens est une justice tout humaine. Jésus nous apprend quelle est la vraie justice selon son cœur : une justice faite de miséricorde.

3. La nouvelle loi, c’est l’amour. Surpasser la justice des scribes et pharisiens, c’est vivre le commandement de l’amour : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».
Nous pourrions penser que dans ce passage Jésus donne un châtiment disproportionné aux fautes commises contre l’autre. Pour celui qui aime, tous les petits détails sont importants. Il ne faut pas aller jusqu’au meurtre. Jésus nous invite à un amour plus délicat. Et peut-être au-delà : il ne faut jamais offenser l’autre ; le pardon sera un acte d’amour plus profond et plus grand.
Jésus nous invite à aimer comme il nous a aimés, c'est-à-dire à juger avec miséricorde, à aider notre prochain sans rien demander en retour, à pardonner jusqu’à sept fois soixante-dix, à servir et non pas être servi, à donner sa vie par amour.

Dialogue: 
Merci, Seigneur, pour ce moment de prière passé avec toi. Merci pour tout ce que tu m’as montré sur toi-même. J’admire la grandeur de ton cœur, de ton amour. Tu me connais et tu sais que mon cœur est encore si petit. Aide-moi, Jésus, à aimer comme toi. Rends mon cœur semblable au tien.
Résolution: 
Faire un pas de réconciliation avec Dieu, avec moi-même ou avec quelqu’un.